Chronique : Résilience de l’assurance non-vie française

accident de la route

Les assureurs non-vie français font preuve de résilience et parviennent à maintenir leur rentabilité malgré un environnement compétitif. Souvent utilisé comme mesure de la rentabilité, le ratio combiné s’établit en moyenne à 101% au cours des cinq dernières années.

Cette moyenne sectorielle cache cependant des disparités selon les lignes d’activité et les acteurs. L’assurance des particuliers présente une sinistralité forte, plus élevée que la moyenne, notamment concernant la branche « automobile ». Cependant, de nombreux acteurs compensent ceci par une diversification dans d’autres métiers à sinistralité plus maîtrisée. Les acteurs de taille importante bénéficient donc davantage de cette diversification que certains autres de taille plus modeste. De plus, nous observons une stabilité des coûts de gestion et une politique prudente de provisionnement en moyenne pour le secteur. Cette diversification et cette discipline améliorent notre évaluation des risques.

La CCR aide à la résilience

Par ailleurs, la résilience du secteur est soutenue, à la fois par un système de solidarité nationale géré par la Caisse Centrale de Réassurance (AA/Stable) pour face aux événements catastrophiques de grande ampleur (hors tempêtes), ainsi que par des programmes de réassurance privés complémentaires. Grâce à ces mécanismes, les assureurs amoindrissent les pics de sinistralité liés à ces types d’événements, telles que les inondations observées en mai-juin 2016 ou les tempêtes Lothar et Martin en 1999. Ces mécanismes améliorent notre vision des risques associés aux activités d’assurance non-vie en France.

Concernant la croissance de ce marché, nos perspectives restent mesurées et nous estimons qu’elle devrait être en ligne avec la croissance du PIB sur le long terme. Des différences par lignes d’activité pourraient être observées, étant donné l’intensité de la concurrence mais aussi les changements réglementaires et technologiques en cours.

Par ailleurs, les barrières à l’entrée restent élevées. C’est le point que nous considérons comme étant le plus favorable pour les acteurs existants, qui jouissent ainsi d’une relative protection contre la menace qui émanerait de potentiels nouveaux entrants. En effet, l’intensité de la compétition d’une part et les ressources technologiques et humaines nécessaires d’autre part nous semblent prohibitifs pour qu’un assureur extérieur pénètre significativement le marché.

Rappelons aussi que le cadre réglementaire de l’activité d’assurance en France est propice à son bon développement. De plus, nous continuons à considérer l’environnement macroéconomique français comme étant prospère en comparaison avec la plupart des autres marchés. En effet, l’économie française étant mature et diversifiée et l’environnement politique stable nous estimons que son niveau de risque demeure bas.

En relatif, le faible niveau de risque dans lequel les assureurs non-vie opèrent en France est comparable à celui qui prévaut en Allemagne, en Autriche, en Finlande ou encore en Suède.

Simon Virmaux
Analyste crédit, S&P Global Ratings

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