Edito : Assurer contre l’homme ?

Il existe des assurances hommes-clefs, mais il n’existe pas d’assurance « homme torpille », « homme boulet », pour couvrir contre les dégâts que peut causer une seule erreur de casting dans un groupe. C’est dommage, ça aurait pu servir dans certains cas…

La vie d’une grande entreprise est marquée par des drames souvent secrets. Des membres d’une équipe qui ne s’entendent pas, un manager incapable d’être l’homme de la situation, des dirigeants qui ne peuvent – ou ne veulent – pas apporter leur aide si ce n’est qu’en s’appuyant sur des enjeux politiques déconnectés du bien commun, ça arrive aussi dans une entreprise, même très grande. Il n’est vraiment pas certain que les très grands groupes soient épargnés…

Les effets sont souvent méconnus tant qu’ils ne sont pas apparus. A la non réalisation des objectifs s’ajoutent en effet des répercussions terribles en terme d’image, la difficulté de mobiliser les troupes, des problèmes avec les partenaires et ce, sur des années.

L’important est logiquement d’être bien entouré, d’avoir un projet clair et bien défini, de pouvoir compter sur un groupe de confiance. Compter sur une forte personnalité pour les mener à bon port, miser sur la bonne personne, pour la simple et bonne raison qu’il n’existe rien pour couvrir une entreprise d’un homme néfaste.

J’imagine le principe même de l’assurance contre l’incompétence humaine. Les assureurs seraient aux premières loges des recrutements, les employeurs seraient scrutés pour leurs propres capacités à recruter la bonne personne, à bien la former, à bien la guider. Ne serait-ce pas l’idéal pour un assureur que de voir la vie d’une entreprise de l’intérieur, d’avoir – pourquoi pas, c’est un édito fiction – une personne dans chaque entreprise, comme un consultant en plein audit, toujours à l’affut vigilant, anticipant les sinistres à venir…

Voilà qui pourra donner matière à penser dans le monde de l’assurance. Non pas pour créer ce « nouveau » produit mais plutôt pour réussir des fusions, des acquisitions, des rapprochements ou des regroupements. Car quelque soit le terme employé et le mode utilisé, il est certain que la réussite passera par des considérations humaines plus que politiques.

Bien évidemment, toute situation ressemblante avec des personnages représentant la France dans une compétition internationale de football n’est que pure coïncidence volontaire.

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