Analyse : La sortie de la Grèce de la zone euro inquiète la Coface

L’économiste en chef de l’assureur-crédit français Coface, Yves Zlotowski, s’inquiète d’une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro, redoutant en particulier que le secteur privé grec ne « l’instrumentalise » pour ne pas rembourser sa dette étrangère.

Dans une note du « panorama des risques », communiquée mardi à l’AFP, M. Zlotowski évalue la probabilité d’une sortie de la Grèce de l’union monétaire « inférieure à 50% » mais souligne qu’elle « serait sans doute désastreuse pour l’ensemble de l’Union européenne ».

Devant cette éventualité, « la question de l’intégrité de l’Union monétaire doit être reposée et traitée » tout comme celle « de la tentation d’autres économies telles que le Portugal, l’Irlande voire l’Espagne de sortir de l’Union monétaire”, écrit-il.

Ces pays, selon lui, pourraient être tentés d’emboîter le pas à la Grèce « afin que leurs industries bénéficient (d’un) appel d’air ». Dans l’hypothèse d’une sortie de la Grèce de la monnaie unique, le secteur privé grec « pourrait ‘instrumentaliser’ le non-transfert (quand aucune sortie de devises n’est possible en raison d’une insuffisance de liquidités, NDLR) pour ne pas rembourser sa dette, à l’image des banques russes en 1998 », ajoute Yves Zlotowski.

Pour l’économiste en chef de la Coface, « les entreprises peuvent parfois payer (elles pourraient, si elles le voulaient, avoir accès à des devises) mais ayant l’interdiction officielle de ne pas régler leurs dettes en devise, elles se placeront en défaut ».

La Coface gère pour le compte de l’Etat des garanties non assurables par le marché privé, comme la protection des entreprises françaises contre le risque de défaillance financière de leurs clients à l’étranger.

Paris, 15 mai 2012 (AFP)

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