Voile : SMA va voguer sur Macif

La voile est à l’assurance ce que le football est aux marques à trois bandes ou à virgule, un sport sur lequel il est rentable d’inscrire son nom. Après avoir vogué en classe Figaro, SMA prend le large et embarque en Imoca. Mais pas sur n’importe quel bateau. Sur celui de la Macif qui vient tout juste de remporter la Route du Rhum.

Comme on s’arrache les pouliches qui remportent les plus prestigieuses courses hippiques, les bateaux aux jolis palmarès attisent aussi les convoitises. C’est le cas de celui de la Macif qui a brillamment terminé sa carrière sous ses couleurs vert et bleu par une victoire sur la Route du Rhum. Loin de finir dans un sinistre chantier indien pour son démantèlement, SMA lui offre une seconde jeunesse. Il restera donc dans la famille de l’assurance.

“C’est ce bateau que nous voulions”, martèle Bernard Milléquant, directeur général de SMA, passionné par la mer et amateur de courses au large qui avoue avoir mené un travail acharné auprès de la Macif.

Dans sa stratégie de refonte de son image trop accolée au monde du BTP, SMA monte donc d’un cran en passant à la course au large en Imoca. L’objectif est bel et bien de toucher les C++, sa cible dans le cadre d’une diversification sur le risque d’entreprise. Pour ce faire, elle a fait appel à l’écurie Mer Agitée de Michel Desjoyaux avec laquelle elle a terminé 4e du championnat de France de course au large en solitaire et qui a propulsé François Gabart au sommet de la vague sur son 60 pieds. Elle conserve Paul Meilhat comme skipper de ce nouveau programme qui s’étale jusqu’en 2018. Paul Meilhat lui-même intégré dans l’école Skippe Macif il y a quelques années. En ligne de mire, le Vendée Globe en 2016, puis la Route du Rhum en 2018.

“On ne parle pas budget, mais rentabilité”

SMA espère bien capitaliser sur les retombées de sa démarche et ne compte pas faire de la figuration. “Si nous nous alignons, c’est pour gagner”, lance Bernard Milléquant. Paul Meilhat est prévenu, d’autant qu’il barrera un bateau qui a tout gagné ou presque.

Pour se lancer dans ce programme, SMA a choisi un plan original. La mutuelle d’assurances n’est pas propriétaire du bateau. “Nous n’avons pas vocation à devenir armateur”, souligne Didier Ridoret, président de SMABTP. Quant au budget, difficile de savoir quel est son montant. “On ne vous donnera pas le chiffre”, répond Michel Desjoyaux. Ce dernier précise toutefois que le palmarès du 60 pieds a eu une incidence sur l’addition finale.

“On préfère parler rentabilité plutôt que budget. Si des sponsors sont toujours présents en voile sans avoir décroché de victoires significatives, il y a une raison”
, confesse Bernard Milléquant. L’essentiel est donc bien de participer…

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