Swiss Life : à la conquête de l’Europe de l’Est?

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Après avoir fini par vendre Banca del Gottardo, et s’être ainsi débarrassé d’une activité où le groupe n’aurait jamais dû s’aventurer, l’assureur suisse Swiss Life doit surmonter une autre difficulté.

Le groupe doit réfléchir à la manière dont il réinvestira le produit de cession, soit 1,88 milliard de francs suisses (1,13 milliard d’euros).

Pour l’heure, l’assureur se concentre sur ses marchés principaux en Europe de l’Ouest, si l’on en juge par les commentaires du PDG Rolf Doerig sur la volonté du groupe de renforcer les activités existantes, en Suisse, en France et en Allemagne.

La performance du groupe y est remarquable.

En France et en Allemagne, le groupe s’est développé rapidement et a gagné des parts de marché. En 2006, le revenu des primes a crû de 11% en France et de 3% en Allemagne, surperformant le reste du secteur. Et la rentabilité n’est pas en reste.

A plus long terme, si la France et l’Allemagne offrent des opportunités d’achat parmi les assureurs non cotés, les marchés sont néanmoins matures et la concurrence y est rude.

En Allemagne, où Swiss Life récolte près de 10% de ses primes, les primes en assurance vie on crû de 2,4% en 2006.

Ce chiffre est bien maigre par rapport aux pays de l’Europe de l’Est, où Swiss Life contrairement à de nombreux concurrents, n’est pas présent.

En Pologne, par exemple, les primes ont crû de 38% en 2006, en Hongrie de 32% et en Lituanie de 51%.

Capter ces marchés a bien évidemment un coût, celui d’installer une activité dans le pays et de se faire connaître auprès des clients, sans oublier un risque de change inhérent.

Swiss Life pourrait payer le prix fort pour avoir négligé ces marchés. Lorsqu’ils seront un peu plus matures et moins risqués, ils offriront des rendements moins intéressants pour les nouveaux entrants et le ticket sera plus élevé.

L’acquisition de Banca del Gottardo fin 1999 pour 2,5 milliards de francs suisses a sûrement été une bonne leçon pour Swiss Life qui a figuré parmi les derniers assureurs à prendre le train de la bancassurance.

Lorsque l’assureur suisse s’est rendu compte qu’une banque privée ne lui offrait pas le réseau de distribution qui lui permettrait de développer une activité hybride avec succès, il a décidé de revendre. Cela lui a pris quatre ans et une émission de titres de 800 millions de francs suisses destinée à transférer la banque du giron de l’assurance vers la holding.

Dans le même temps, les concurrents européens comme Axa et Generali se sont implantés et développés en Europe de l’Est et en Europe centrale.

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