Résultats 2014 : “Une année d’observation” pour les institutions de prévoyance

VIDEOS – Bousculées par un contexte économique, législatif et réglementaire en mouvement, les institutions de prévoyance ont profité de l’année 2014 pour soigner leur solvabilité.

L’activité des institutions de prévoyance est en croissance en 2014 à 13,3Mds d’euros de cotisations (+3,9%). Une croissance largement tirée par les activités prévoyance (+7,5% à 6,162Mds d’euros), elle-même portées par l’augmentation de la durée de vie au travail, et les effets des taux bas, explique Bertrand Boivin-Champeaux, directeur prévoyance et retraite supplémentaire au Ctip.

En santé, la croissance est plus contenue (+1,3% à 6,2Mds). “Les institutions de prévoyance ont passé beaucoup de temps sur les chantiers réglementaires et peu de négociations ont abouti. Ce fut une année d’observation dans un climat d’incertitude”, poursuit Bertrand Boivin-Champeaux. Plombée par le recul des versements individuels, les activités retraites supplémentaires décroissent légèrement (-1,2% à 968M d’euros). Pour autant, les institutions de prévoyance parviennent à dégager un résultat net positif de 196M et parviennent à consolider leur marge de solvabilité qui passe, en solvabilité 1, de 5,7 fois l’exigence réglementaire à 6 fois.

Parallèlement, les charges de prestations ont progressé, mais moins vite que les cotisations (+2% à 12,9Mds d’euros). Plus particulièrement, le ratio combiné des contrats collectifs santé rechute. Il repasse la barre des 100% pour s’établir à 101,9%, après une accalmie en 2013 dans le cycle déficitaire entamé en 2010. Un retour dans le déséquilibre imputables à la hausse des frais de gestion a précisé le Ctip.

Au-delà de Solvabilité II, le contexte réglementaire pour les institutions de prévoyance concerne également la généralisation de la complémentaire santé combinée à la censure des clauses de désignation. Une nouvelle donne qui n’inquiète pas Jean-Paul Lacam, délégué général du Ctip

La guerre des prix sur les contrats santé collectifs pourrait toutefois être un élément déstabilisateur pour les institutions de prévoyance. Mais là encore, Jean-Paul Lacam, affirme que ce dumping commercial se conclura par un réajustement des prix en raison de la nécessité de trouver l’équilibre technique, notamment imposé par Solvabilité 2.

Reste que, désormais, les IP doivent aller chercher les entreprises une par une sur le territoire et non plus par branche comme c’était le cas avant 2013. Les rapprochements avec des compagnies d’assurance, des mutuelles ou les partenariats avec des acteurs disposant d’un réseau de proximité seront un élément crucial. A l’image de Malakoff Médéric avec la Mutuelle Générale et la Banque Postale Assurance, les grandes manœuvres sont en cours. Sous l’effet de la recherche de la taille critique, les institutions de prévoyance se concentrent. De 48 IP en 2013, le Ctip est passée à 41 en 2013.

Côté représentation, le Ctip regarde ce qui se fait autour de l’Afa sans avoir reçu de message clair de la part de la FFSA ou du Gema sur une éventuelle participation. “Nous avons des sujets communs et nous savons nous rassembler quand il le faut”, indique Jean-Paul Lacam, évoquant la création de l’inter-AMC, association réunissant FFSA, FNMF et Ctip autour de la mise en oeuvre de la généralisation du tiers-payant. L’association qui vient tout juste de former son conseil d’administration autour d’Emmanuel Roux.

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