Résultats 2014 : Fortunes diverses entre la France et le marché mondial en réassurance

INFOGRAPHIES/VIDEOS – Ce 9 juillet, l’Apref présentait les résultats 2014 de la réassurance dans le monde et en France. Le premier affiche une croissance de son chiffre d’affaires, quand le second marque plutôt un repli. Des chiffres en trompe-l’oeil selon François Vilnet, président de l’Apref.

François Vilnet, président de l’Apref a présenté “les bons résultats de la réassurance mondiale en 2014”. Suivant la tendance des 30 dernières années, le volume des primes s’est établi à 245Mds de dollars en 2014, en croissance de 2% par rapport à 2013. Le marché est fortement marqué par un mouvement de concentrations qui s’est accéléré en 2014 et se poursuit en 2015. Les 5 premiers réassureurs mondiaux représentaient ainsi 55% du marché en 2014 (47% en 2013).

Même constat chez les courtiers avec les 3 premiers qui pèsent pour environ 80% du marché mondial.

En réassurance non-vie, les résultats techniques feraient pâlir de jalousie n’importe quel assureur comme l’a fait remarqué François Vilnet à Bernard Spitz dans son propos. Le secteur affiche ainsi un ratio combiné de 86% en réassurance non-vie. Rappelons qu’en France, les résultats 2014 faisaient ressortir un ratio combiné à 100% toutes branches confondues. Pour la réassurance, c’est le meilleur S/P depuis 1988 à égalité avec 2013. Un chiffre qui s’explique par une sinistralité cat’nat très faible, a expliqué François Vilnet, et malgré une tendance tarifaire à la baisse.

Une ombre vient toutefois ternir ce concert de louanges sur le marché mondial de la réassurance. La part des capitaux alternatifs continue de grimper. Elle représente un peu plus de 10% des capitaux des réassureurs. “Dans un contexte de taux bas, les investisseurs institutionnels trouvent du rendement dans la réassurance, essentiellement en catastrophe naturelle”, souligne la président de l’Apref et viennent concurrencer les réassureurs.

Le marché français reste épargné par cette montée en puissance des hedge funds et fonds de pensions dans la réassurance. Ce dernier ne suit d’ailleurs pas la tendance mondiale si l’on se concentre sur le niveau de prime. L’encaissement ressort à la baisse en vie (-3%) et en non-vie (-17%). Corrigée des affaires non récurrentes, les encaissements en non-vie se contractent de 3%.

Pour autant, François Vilnet tient à tempérer ces évolutions baissières se fondant sur une spécificité du marché français par rapport au marché mondial

 

Le marché de la réassurance en France se caractérise en outre par une prédominance de la cession entre assureurs sortant une large part des encaissements du champ d’action de l’Apref. Alors que cette dernière représente plus de 90% (92% en non-vie et 96% en vie) des cessions vers les réassureurs professionnels, elles ne pèse que 55% en non-vie et 36% en vie des cessions externes totales effectuées en France, preuve qu’une grande part du marché est captée par d’autres acteurs que les réassureurs.

Comme au niveau mondial, le marché français est en surplus de capacités, au niveau global. C’est la cas pour les risques classiques (tempête, auto…). “Nous assistons à un effet ciseau avec un doublement des capacités et une division par deux des tarifs ces 10 dernières années”, précise François Vilnet. En revanche, pour les risques émergents comme le risque cyber, le marché continue de tâtonner et d’évoluer au gré de la demande des cédantes.

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