Mutualité Française : Les arguments contre une hausse de la taxe covid

Le siège de la Mutualité Française
Le siège de la Mutualité Française, avant les travaux de rénovation.

La Mutualité Française demande à revoir le financement de la complémentaire santé solidaire et avance ses arguments contre une éventuelle hausse de la taxe covid.

Dans un communiqué, la Mutualité Française réagit au bilan sur la complémentaire santé solidaire, réalisé par la Direction de la Sécurité sociale le 3 juin dernier. La fédération mutualiste rappelle que le dispositif qui permet aux personnes à faibles revenus d’avoir une mutuelle est financé intégralement par les complémentaires santé. En effet, c’est la taxe de solidarité additionnelle, à hauteur de 13,27%, qui permet d’abonder ce dernier. La Mutualité propose ainsi de « sortir d’un financement reposant exclusivement sur leurs épaules, et une réévaluation des charges de gestion associées ». Par ailleurs, elle estime que le comité de suivi offre « des informations très largement insuffisantes pour assurer un réel suivi des objectifs fixés dans le cadre de cette réforme ».

Baisse des prestations de 6% en 2020

Dans le même communiqué, la FNMF réitère son opposition à la taxe Covid et alerte sur les risques d’augmentation de cette taxe « qui pèserait directement sur le budget des Français déjà éprouvés par la crise économique ». Les mutuelles admettent avoir eu une baisse des prestations santé de 6% en 2020. Pour autant, elles estiment que la taxe Covid « a presque intégralement compensé cette diminution des prestations ». Et la fédération mutualiste de citer la portabilité des droits en cas de défaillance des entreprises comme un impact majeur de la crise sur le budget des mutuelles.

« Les moindres dépenses constatées ne peuvent être considérées comme un solde de tout compte. Les conséquences économiques et sociales de la crise ont des répercussions sur les mutuelles » indique Daniel Havis, vice-président délégué de la Mutualité Française, dans le communiqué.

La Mutualité cite par ailleurs la hausse des arrêts de travail en 2020, notamment l’augmentation de 30% des arrêts de longue durée de plus de 30 jours. Pour les mutuelles, cette hausse s’est traduite par une évolution de 9% des prestations en prévoyance collective en 2020. Enfin, les mutuelles constatent un rattrapage de la consommation de soins en 2021. Pendant janvier et février, les dépenses ont augmenté de 28% en dentaire, de 41% en optique et de 39% en audiologie. La fédération souligne enfin que le remboursement des 4 séances de psychologue par an représente entre 150 et 200 millions d’euros pour les mutuelles en 2021.

Que pensez-vous du sujet ?