Justice : Covéa porte plainte contre le patron de Scor

Le groupe Covéa a annoncé mercredi avoir déposé une plainte auprès du parquet national financier contre le patron du réassureur Scor, Denis Kessler, l’accusant de manipulation de cours et d’abus de bien social.

Cette plainte a été déposée mercredi, précise dans un communiqué Covéa, mastodonte de l’assurance mieux connu du grand public sous ses marques MMA, MAAF et GMF. Dans le détail, les faits reprochés, commis entre septembre 2018 et janvier 2019, visent d’une part le “rachat massif” par Scor d’environ 4,6 millions de ses propres actions, pour un montant total de 195 millions d’euros “ayant permis de gonfler artificiellement son cours de Bourse et entraîné un surcoût pour Scor de 31 millions d’euros”, précise le communiqué.

D’autre part, est également visé “l’engagement de près de 16 millions d’euros de frais de conseils pour prétendument contrer une tentative de prise de contrôle de Scor par Covéa alors même que Covéa avait retiré sa proposition par ailleurs amicale dès le 4 septembre 2018”, est-il ajouté.

Cette procédure est un énième rebondissement dans la guerre que se mènent Covéa et Scor depuis plus de deux ans. À l’origine de cette guerre, une initiative de Covéa, premier actionnaire de Scor avec un peu plus de 8% du capital, qui a proposé à la fin de l’été 2018 au réassureur de le racheter. Piqué au vif, le réassureur a sèchement rejeté cette proposition et décidé quelques mois plus tard de porter l’affaire devant la justice en poursuivant Covéa et son patron Thierry Derez, qui siégeait jusqu’à la fin 2018 au conseil
d’administration de Scor.

En novembre dernier, le tribunal de commerce de Paris a condamné Covéa et M. Derez à verser environ 20 millions d’euros à Scor, leur reprochant d’avoir à l’époque utilisé des informations confidentielles en vue de racheter le réassureur. Le groupe mutualiste et son dirigeant ont fait appel de cette décision.

Pour la partie pénale, les plaidoiries sont prévues début juillet. Covéa, poids lourd de l’assurance de personnes en France, et Scor, réassureur français et numéro 4 mondial du secteur, sont depuis à couteaux tirés, sous l’oeil incrédule d’une bonne partie du secteur de l’assurance peu habitué à une telle lutte publique. Les deux groupes n’ont en effet pas hésité à rendre visible ce conflit et se sont violemment empoignés par médias interposés.

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