Investissement productif : Ce que proposent les assureurs

Ce lundi 22 janvier, les assureurs étaient invités à l’Assemblée nationale dans le cadre du grand rendez-vous de l’investissement productif. Objectif trouver des solutions pour financer les entreprises à travers l’épargne.

Ce lundi 22 janvier, les assureurs, les banquiers et les intermédiaires étaient invités à l’Assemblée nationale pour participer au grand rendez-vous de l’investissement productif. Lancé par la députée LREM Amélie de Montchalin, il visait à apporter des solutions pour renforcer les fonds propres des entreprises par l’épargne des Français. « Le financement par fonds propres est la clé de l’innovation pour les entreprises, a ainsi lancé François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France dans un discours. La priorité aujourd’hui est d’imaginer de nouveaux produits d’épargne, plus productifs pour notre économie. Dans cette démarche, les assureurs ont un rôle clé à jouer : le secteur de l’assurance est en effet le principal investisseur institutionnel de la zone euro, et l’assurance-vie est de loin le premier placement financier des Français ».

Les assureurs sont venus à cette matinée avec plusieurs proposition sous le bas. Ils proposent ainsi de renforcer les fonds déjà existants, NOVA, NOVI et NOVO et de créer un nouveau fonds dédié au financement des projets d’investissements des PME-ETI dans la transition énergétique ou numérique.

Ils demandent par ailleurs de nouvelles incitations à la détention de long terme en assurance vie. Il s’agirait notamment d’ouvrir la possibilité de moduler les garanties des placements en euros en fonction de la durée de détention. Ils souhaiteraient également un assouplissement des contraintes réglementaires sur l’eurocroissance et l’élargissement de l’investissement non coté dans les UC.
Enfin, ils proposent de développer les produits d’épargne retraite.

Un préalable : réviser Solvabilité 2

Selon le secteur de l’assurance, les propositions avancées ne pourront se réaliser sans une révisions du cadre prudentiel de Solvabilité 2, alors que la revoyure est actuellement en cours. Un point de vue partagé par le gouverneur de la Banque de France. « Pour les assurances, nous suivons de près la revue européenne de Solvabilité II. Sur bien des points, ce nouveau cadre réglementaire est une avancée très importante, mais nous devons, avec la participation active des professionnels, analyser de près ses impacts, en particulier sur les comportements d’investissement (notamment en actions) et le financement de l’économie, pour pouvoir proposer des ajustements si nécessaire dans les deux revues de 2018 et 2020 », a-t-il souligné dans son discours.

Du côté des parlementaires, il n’est pas question de jouer sur le levier de l’incitation fiscale pour orienter l’épargne des Français. « Pendant trop longtemps, les Français qui avaient suffisamment d’épargne investissaient dans les entreprises principalement pour défiscaliser, à travers l’ISF-PME, par exemple. Demain, il faut que les placements se fassent pour des raisons de performances et d’intérêt économique », estimait ainsi Laurent Saint-Martin, député LREM, dans nos colonnes.

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