Edito : Des grêlons comme des ballons de foot

De l’orage de grêle à la Coupe du Monde de Football, il n’y a qu’un pas qui n’est pas, le ratio combiné de Covéa.

Les résultats, encore et toujours. Cette semaine, Covéa dévoilait un peu plus de chiffres que lors de son point de janvier. La plus grosse découverte est surtout venue des montants de sinistres estimés suite aux orages de grêle. Voilà l’actualité qui s’invite à une conférence de presse qui en manquait cruellement, même si l’annonce d’un bénéfice encore en hausse et la très belle performance financière du groupe permettait de faire un article.

Ces orages n’ont pas été tendres avec la profession. Surtout que les Yvelines et le Val d’Oise – voire l’Oise – représentent en volume de masse assurable des montants importants. La densité de la région parisienne est à la fois une force et une faiblesse pour la profession. Si les Hauts de Seine avaient été touchés de plein fouet, les montants se seraient envolés, et certains dirigeants auraient pu présenter des cas personnels.

Pour revenir aux fondamentaux, sachez que le ratio combiné n’a pas été évoqué directement chez Covéa, et qu’à la question de savoir de combien il était, il a été répondu : “Il est de 100”. Nous vous encourageons à ce propos à lire le Constat Amiable de La Lettre de l’Assurance et son point de vue sur la chose.

Seulement, deux questions se posent selon nous. D’une, les résultats techniques ont-ils été, pour une Sgam qui réalise plus de la moitié de son chiffre d’affaires sur les dommages auto et habitation, à la hauteur ? Réponse implicite : non ? De deux, si le ratio combiné ne représente plus grand chose, puisqu’on y met ce que l’on veut en termes de provisions, de charges, de réassurance, alors pourquoi le communiquer ? Et pourquoi ne pas instaurer, de manière claire et transparente, une méthode de calcule validée par une instance de régulation pour connaître la réalité de la situation ?

J’imagine aisément que les calculs de pertes et profits sur les lignes de dommages intéressent au plus haut point les régulateurs du secteur. D’autant que si la poche action a permis à beaucoup d’organismes de “se gaver” (oui, c’est un citation anonymisée parce que non validée par son auteur qui pourrait la démentir), elle n’en reste pas moins aussi fragile qu’une lunette arrière sous un une pluie de grêlon. Il serait toutefois injuste de ne pas préciser que Covéa nous apprîmes l’existence d’une échelle dans la taille des grêlons.

De la bille au ballon de foot, nous imaginons une échelle qui permettrait à nos confrères d’illustrer par zones géographiques les chutes de ces sinistres en puissance.
De ballon de foot il est également question avec l’ouverture de la Coupe du Monde 2014. Au pays du football, et avant de découvrir sur notre site une surprise digne de l’imagination fertile qui habite la rédaction, un confère remarquait que les prédictions d’Actuaris et des Lloyd’s combinées donnaient une finale Brésil – Allemagne. Pas si originale que ça, en effet. Et d’ajouter ce commentaire dans son texto : “L’actuariat, c’est surfait”. Réponse la semaine prochaine, avec le congrès de l’Institut des Actuaires, dont nous ne manquerons pas de vous parler.

Que pensez-vous du sujet ?