Edito : C’est la semaine de l’intermédiation

Congrès de la CSCA, élection du nouveau président d’Agéa, les intermédiaires seront à l’honneur cette semaine. Une semaine spéciale entamée dès ce lundi matin par un point presse à la CSCA à la veille de son congrès annuel. L’occasion de présenter son projet tout beau tout neuf d’union des syndicats. Le maître-mot est sans conteste “représentativité”, distillé une bonne trentaine de fois par Hervé Houdard, Richard Restuccia et Alain Morichon. La CSCA serait-elle en passe de réaliser en 6 mois ce qu’elle a échoué à faire en quatre ans ? L’éternel optimisme de son président accrédite la thèse.

Reste tout de même à convaincre quelques poids lourds de la profession. La Chambre s’y attelle et continue de tendre la main au Syndicat 10 démissionnaire. Pas sûr pour autant que ce dernier la saisira. Car pour boucler cette première journée de la semaine spéciale intermédiation, il a convoqué la presse. Et il se murmure que les courtiers grossistes vont annoncer la création d’un mouvement alternatif. A moins que séduits par le projet de la Chambre validé vendredi soir, ils ne décident au dernier moment de rentrer dans la nouvelle “planète” CSCA.

Derrière les messages officiels de bienvenue, les mots sont plus durs concernant les intentions du Syndicat 10. “On ne peut pas à la fois être fournisseur d’un côté et défenseur des droits de l’autre, prévient un membre de la CSCA. C’est comme si je payais mes factures d’électricité à EDF et que je leur demandais ensuite de me défendre en cas de litige avec eux.” De l’électricité, il pourrait finalement bien y en avoir dans l’air ce mardi à l’occasion du congrès de la CSCA.

Pas seulement chez les courtiers d’ailleurs. Les agents généraux seront eux aussi sous les feux des projecteurs cette semaine. Ce mercredi 10 juin, les grands électeurs d’Agéa devront se choisir un nouveau président pour succéder à Hervé de Veyrac qui n’a (finalement) pas souhaité rempiler. Pour la première fois, deux candidats sont en lice. Celui de la continuité, Patrick Evrard, adoubé par le président sortant. Et celui de la rupture, Michel Picon, un temps adoubé par le président sortant avant d’être “renié”. Une découverte de la démocratie qui devrait laisser des traces. Car les agitations en coulisses, entre consignes de vote mal perçues par les troupes concernées et les velléités de contourner la triple appartenance concourent à confirmer le schisme.

Ce stress pré-traumatique se manifeste par une sorte de paranoïa des électeurs qui, pour la plupart, ne souhaitent pas communiquer sur leurs intentions de vote, même sous couvert d’anonymat. A moins que ce ne soit pour entretenir le suspense jusqu’à l’issue du scrutin…

Une chance pour la maison Agéa que cette élection arrive en même temps que le soleil, car comme le disait Kennedy : “Le meilleur temps pour réparer sa toiture, c’est lorsque le soleil brille”.

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