Dette grecque / Provisions : CNP Assurances aurait sous-estimé sa dépréciation d’actifs grecs

Le siège de CNP Assurances à Paris

CNP Assurances n’aurait pas effectué la décote nécessaire dans ses comptes sur la dette grecque, selon une lettre du régulateur des pratiques comptables IASB reprise par le Financial Times.

Selon le Financial Times de mardi, qui se réfère à une lettre de l’IASB, CNP Assurances et BNP Paribas figureraient parmi les banques et assureurs européens qui auraient sous-estimé la décote nécessaire dans leurs comptes sur la dette grecque.  

CNP Assurances n’aurait pas fait assez de provisions pour compenser la dépréciation des obligations grecques. « Cela nous inquiète beaucoup », écrit le président de l’IASB Hans Hoogervorst à l’Autorité européenne des marchés financiers.  

L’assureur et la banque française ne sont pas cités nommément, mais selon la source du Financial Times qui aurait lu la lettre, les deux groupes seraient concernés. CNP Assurances et BNP Paribas ont annoncé des décotes de 21% sur leurs actifs grecs, comme convenu lors du dernier plan d’aide à la Grèce.  

La méthode comptable en question

Le choix a été fait de ne pas se référer au prix du marché en raison du manque de liquidité. C’est une méthode de valorisation modélisée, « mark to model », qui s’oppose à la méthode « mark to market » de valorisation au prix du marché.

Certains établissements financiers, comme Royal Bank of Scotland, ont utilisé les prix du marché, avec une décote beaucoup plus importante (51% pour RBS). Selon l’IASB, l’approche comptable choisie par CNP Assurances et BNP Paribas est donc source d’inquiétudes.

La banque française a réagi en affirmant que sa provision avait été faite « en plein accord avec ses auditeurs et les autorités compétentes, conformément au plan arrêté par l’Union européenne du 21 juillet ».

De son côté, CNP Assurances a indiqué à l’AFP qu’elle s’était « alignée sur l’accord du 21 juillet », qui prévoyait ce seuil de 21%, « validé par nos auditeurs ». Les 21% de décote représentent 353M d’euros, absorbé par une reprise sur la provision pour excédents.

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