Dépendance : La mutuelle Tutélaire fustige le livre blanc de la FFA

Jean-Marc Aussibal est directeur général de Tutélaire.
Jean-Marc Aussibal est directeur général de Tutélaire.

La mutuelle Tutélaire pointe les lacunes du livre blanc sur le grand âge de la FFA, et notamment l’absence de prise en charge de la dépendance partielle.

La proposition de la Fédération française de l’assurance (FFA) et de la Mutualité Française de créer un nouveau contrat responsable avec une garantie pour couvrir la dépendance lourde ne fait pas l’unanimité du secteur.

Le premier à critiquer ouvertement cette piste est la mutuelle Tutélaire, qui sert 4.500 rentes dépendance par mois. Jean-Marc Aussibal, son directeur général, considère que la proposition des fédérations néglige les personnes en dépendance partielle, alors même que la majorité des Français souhaite rester à domicile dans les dernières années de la vie. « Les dépendants partiels, rattachés aux GIR 3 et au GIR 4, sont les grands oubliés de ce livre blanc. Pourtant, ils représentent 80% des personnes âgées dépendantes à domicile », signale le communiqué.

Deuxième reproche, l’absence de revalorisation des rentes dans le temps. « Quelle est la soutenabilité d’une mutualisation du risque dès l’âge de 22 ans ou même 42 ans alors que les plus jeunes ne pourront prétendre à une prise en charge que 60 ans plus tard ? », s’interroge Tutélaire.

Comment financer la couverture des publics précaires ?

Troisième critique, et pas des moindres, le financement de la couverture des personnes à faibles revenus qui sont les plus concernées par la problématique du financement de la dépendance. Ces personnes risquent de rencontrer des difficultés pour financer la couverture, notamment au moment du passage à la retraite, car la proposition de la FFA-FNMF prévoit bien que les assurés continuent à cotiser après leur départ en retraite.

Par ailleurs, Tutélaire considère que le livre blanc de la FFA manque de propositions concrètes pour venir en aide aux aidants. Enfin, la mutuelle rappelle dans son communiqué que les assureurs “ont voulu pendant longtemps imposer un contrat labellisé pour la dépendance“, adossé à une grille d’évaluation de la dépendance spécifique et basée sur les Actes de la vie quotidienne (AVQ), un barème « illisible pour l’assuré ».

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