L’assureur français Axa menace de poursuivre la banque Mare Nostrum, née de l’union de plusieurs caisses d’épargne espagnoles, affirmant qu’elle est propriétaire de la marque, a-t-on appris mercredi des deux entreprises.
Cette union, créée en 2010, regroupe quatre caisses, Caja general de ahorros de Granada, Caja de ahorros de Murcia, Caixa d’Estalvis del Penedès et « Sa Nostra » Caixa de Baleares, qui ont décidé de transférer leurs activités financières à une nouvelle banque, Banco Mare Nostrum (BMN).
Or Axa revendique cette marque, héritée d’une compagnie d’assurances des îles Baléares qu’elle a rachetée en 1985. Tout en faisant passer cette entreprise sous le nom d’Axa, « nous avons continué à payer les droits de la marque », a expliqué à l’AFP Josep Alfonso,directeur de communication de Axa en Espagne.
« Nous avons environ 300.000 clients dans la zone des Baléares et ils se considérent encore comme Mare Nostrum », c’est une marque « dont on se souvient », a-t-il indiqué.
Axa et Banco Mare Nostrum ont entamé des discussions en novembre à ce sujet et la banque espagnole a proposé à l’assureur de racheter la marque, ce qu’a refusé Axa. Ce dernier a alors proposé « un accord de distribution de 10 ou 15 ans de nos produits d’assurances dans les agences (de Banco Mare Nostrum) » et en
échange « nous leur donnions la marque pour toujours ».
« Les négociations se sont interrompues en décembre » car la banque « ne voulait pas signer un engagement ferme », raconte M. Alonso. Du côté de Mare Nostrum, le directeur de communication de Caixa Penedès, Albert Puig, confirme qu’« il y a eu des contacts » avec Axa.
Mais il explique qu’Axa n’est pas la seule à revendiquer la marque: « Quand nous avons inscrit la marque Banco Mare Nostrum au registre de l’Espagne et de l’Union européenne, nous avons reçu l’opposition de trois marques qui opèrent en Europe: Axa, un complexe de vacances et un fonds d’investissement ».
« Ce serait un peu stupide que nous arrivions à un accord avec une marque mais pas avec les autres », indique-t-il, préférant « espérer que le bureau des marques et brevets décide si nous pouvons l’utiliser ou non ».
Si la banque utilise la marque dans une campagne de communication, « nous devrons agir légalement », assure Axa. Mare Nostrum rétorque disposer de « droits provisoires » sur cette marque dans l’attente de la décision, mais préfère rester « prudente » en utilisant pour l’instant sa version abrégée BMN, « une marque qui est la nôtre », selon M. Puig.
Madrid, 9 février 2011 (AFP)