Chronique : L’assurance vie en Allemagne présente un risque pays/secteur intermédiaire

Selon l’évaluation de Standard & Poor’s Ratings Services, le secteur de l’assurance vie en Allemagne présente un risque pays/secteur « intermédiaire » (ou “IICRA” : Insurance Industry and Country Risk Assessment). Cette évaluation combine notre opinion selon laquelle le risque pays est “très faible” et le risque sectoriel “modéré”.

Notre échelle de risque comporte six niveaux : de “1- risque très faible” à “6- Risque très élevé”. Notre évaluation pour l’Allemagne se situe à un niveau identique à celle du marché néerlandais, par exemple. Elle se compare favorablement au marché italien, lequel présente un risque « modéré » selon nous, principalement lié à de faibles perspectives de croissance, ainsi qu’un risque pour le système financier que nous considérons comme élevé. Elle est en revanche moins bien notée que le marché français, qui présente un risque pays/secteur « faible», notamment parce que le marché Allemand est caractérisé par des taux garantis plus élevés dans un contexte prolongé de taux bas.

Notre évaluation du risque pays à “risque très faible” tient notamment compte de notre point de vue sur les risques économiques, politiques et du système financier en Allemagne. Notre évaluation du risque sectoriel à “modéré” intègre notamment notre opinion « neutre » sur les perspectives de croissance, « positive » sur les barrières à l’entrée et “négative” sur le risque produit et la rentabilité. L’environnement réglementaire est considéré comme « solide ».

Notons que l’évaluation du risque sectoriel a été récemment revue à la hausse dans l’échelle des risques, de « intermédiaire » à « modéré », principalement parce que nous pensons que l’environnement actuel de taux bas est susceptible de peser sur les perspectives de rentabilité et de solvabilité du marché vie allemand. Les portefeuilles d’assurance vie sont en effet principalement constitués de polices traditionnelles avec taux garantis d’environ 3% en moyenne sur les encours en 2014, un niveau plus élevé qu’en France. La duration des passifs y est significativement plus longue que celle des actifs, résultant en un risque significatif de mismatch actif passif. Afin de réduire l’écart de duration, l’ensemble du secteur a augmenté la duration des actifs à 8 ans en moyenne. Les taux garantis ont également été plafonnés à 1.25% pour les affaires nouvelles -contre 1.75% auparavant- à compter du 1er janvier 2015.

En ce qui concerne les taux crédités aux assurés, les assureurs allemands peuvent ajuster leur taux servis, mais cette flexibilité s’est réduite au fil des années puisqu’ils ont été d’environ 3.2% pour 2015, contre 3.4% en 2014 et 3.6% en 2013. A noter également que, contrairement à la France, les taux servis aux assurés en Allemagne sont annoncés un an à l’avance, sans possibilité de les revoir à la baisse en cours d’année calendaire.

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