Bourse / IPO : Groupama attendra d’en savoir plus sur Solvabilité II pour ouvrir son capital

L’assureur mutualiste Groupama a annoncé mercredi que son projet d’introduction en Bourse n’aura pas lieu en 2011, car il est désormais suspendu à la clarification des nouvelles normes dites Solvabilité II et à la situation économique, tout en réaffirmant être « techniquement prêt ».

Groupama, qui présentait mercredi ses résultats financiers de l’exercice 2010 et dont le bénéfice net a accusé une baisse de 35% en raison d’éléments exceptionnels, a également répété qu’il ne réaliserait pas « d’opération importante ou en tout cas structurante » avant son entrée sur le marché boursier.

La cotation de Groupama SA « ne sera pas pour 2011 vraisemblablement mais nous nous préparons activement à cela (…) Le projet a été ouvert, un responsable nommé et le comité de pilotage (…) se réunit régulièrement sur les différents chantiers », a déclaré Jean Azéma, directeur général du groupe, lors d’une conférence de presse.

« Nous sommes techniquement prêts », a-t-il réaffirmé tout en précisant qu’il était désormais nécessaire d’avoir « une vision plus stabilisée de l’environnement et des perspectives économiques pour le monde » avant que le conseil d’administration ne prenne la décision.

Il s’agira aussi « de connaître plus précisément les règles de solvabilité qui s’appliqueront aux groupes d’assurance, que les discussions bruxelloises soient terminées et que nous sachions dans quel contexte de solvabilité nous allons évoluer », a-t-il souligné.

La marge de solvabilité réglementaire groupe s’est élevé à 130% au 31 décembre 2010 dans le cadre de la réglementation dite Solvabilité I. Le nouveau cadre prudentiel européen dit Solvabilité II, dont les mesures d’application ne sont pas définitivement arrêtées et l’entrée en vigueur est prévue en 2013, vise à mettre en adéquation le besoin de fonds propres avec le profil de risque de l’assureur.

« Nous nous préparons donc à Solvabilité II de façon pragmatique, dans l’attente des calibrages définitifs », a encore indiqué M. Azéma, sachant « qu’il faudra aménager notre allocation d’actifs (…) et développer la gestion des risques ». A cette fin, de nombreux chantiers ont d’ores et déjà été mis en place afin que le groupe soit prêt aux nouvelles règles fin 2012.

Selon lui, si Solvabilité II établit « une approche plus fine, plus intelligente du risque, elle oblige à des méthodes de calcul et d’évaluation qui aboutissent à des effets qui ne nous paraissent pas aller dans le bons sens, surtout dans le contexte économique actuel et du besoin de croissance dans la plupart des pays ».

M. Azéma argue en outre qu’elles « réduiront la part action dans les portefeuilles des compagnies d’assurance (…) la rentabilité des portefeuilles d’actifs financiers; ce qui se traduira sans doute par un renchérissement de l’assurance et par des difficultés d’accès supérieures aux assurances par les assurés ».

Paris, 16 février 2011 (AFP)

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