BNP dévoile aujourd’hui à Bruxelles son plan d’intégration de Fortis

BNP Paribas dévoilera mardi à Bruxelles le plan d’intégration de sa filiale belge Fortis, qui doit s’étaler sur trois ans et passer par une importante réorganisation des activités et des effectifs de la banque, a priori sans départ contraint.

La banque française avait définitivement acquis le 12 mai 75% de la banque belge Fortis Banque, ses branches gestion d’actifs et banque privée, 25% de Fortis Insurance Belgium et 66% des activités luxembourgeoises. Elle est ainsi devenue la première banque européenne au regard du montant des dépôts (540 milliards d’euros), et un leader en banque de détail sur quatre marchés intérieurs: la France, l’Italie et désormais la Belgique et le Luxembourg.

Fortis Banque SA emploie 37.000 personnes dont 18.000 en Belgique et 2.000 en France. “Il s’agit d’un processus qui va au-delà de la simple intégration d’une nouvelle banque de détail. Il y a un impact sur le groupe dans son ensemble”, explique-t-on à la BNP Paribas, sans plus de précision.

La banque s’est jusqu’à présent montrée peu bavarde sur le plan élaboré depuis six mois sous la houlette de Jean-Laurent Bonnafé, et qui a impliqué dans un premier temps 61 “tasks force” puis 220 et finalement 340 groupes de travail.

Plusieurs centres de décision européens ou mondiaux du nouvel ensemble devraient être déplacés en Belgique, avait affirmé début novembre le syndicat CGSLB. Il s’agissait d’un engagement de BNP Paribas dans le cadre de l’accord d’acquisition signé en mars avec l’Etat belge et Fortis Holding.

Certaines activités de Fortis -banque privée, gestion d’actif, banque de financement et d’investisement (BFI)- vont devoir être réorganisées en cohérence avec leurs équivalents de BNP Paribas.

En France, l’activité de Fortis Bank Succursale, vitrine de la BFI de Fortis dans l’Hexagone qui emploie 151 salariés, sera fusionnée avec la BFI de BNP Paribas à compter du 1er janvier, expliquent des sources syndicales.

L’intégration devrait se traduire par des synergies, dont le montant pour le groupe a été estimée en mai à 500 millions d’euros par la banque. Elles pourraient finalement se monter à 700 millions, selon une étude d’Exane citée par le site d’information financière Wansquare.

Sur le plan social, la casse devrait être limitée, conformément aux promesses prises par la banque vis-à-vis des autorités belges. L’intégration se traduira en Belgique “dans la plus mauvaise des hypothèses” par 750 suppressions de postes étalées sur trois ans, liées aux départs naturels et volontaires, selon CGSLB, citant des chiffres de la direction. Deux mille fonctions propres à l’ancienne structure disparaîtraient, compensées en partie par 700 créations d’emploi dans le secteur commercial et 550 liées aux nouvelles plates-formes de compétences.

En France, 40 des 60 agences Fortis seront fermés, ainsi que l’ensemble des vingt centres d’affaires, avait indiqué fin septembre la direction de la banque. L’ensemble des salariés des succursales fermées devraient être intégrés au groupe sans licenciement ni plan de départ volontaire, selon des sources syndicales.

L’intégration ne se fera toutefois pas sans heurt, notamment pour les salariés de Fortis Bank Succursale, estime Ana Andrade, représentante CGT au comité européen de BNP Paribas.

Certains salariés pourraient avoir des difficultés à retrouver un poste équivalent à celui qu’ils occupaient chez Fortis, et avoir de mauvaises surprises quant au niveau de leur rémunération variable et de leur progression salariale, selon elle.

Paris, 30 novembre 2009 (AFP)

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