Assurances immeubles : Groupama et Allianz épinglés à Marseille

Un immeuble a Marseille

Les assureurs Groupama et Allianz, épinglés pour avoir voulu retirer des garanties à des immeubles marseillais après l’effondrement qui a fait huit morts il y a un mois, ont fini par revenir sur leurs décisions, a-t-on appris jeudi.

L’assureur Groupama avait suscité l’émoi en privant de garantie « effondrement » un immeuble situé en face de ceux qui se sont écroulés. Il a annoncé sur Twitter être revenu sur sa décision, après l’intervention du ministre du Logement Julien Denormandie.

« J’espère que c’est un vrai revirement », a réagi auprès de l’AFP Virginie Vallier, l’une des propriétaires occupants de l’immeuble, situé 66 rue d’Aubagne. Elle avait dévoilé mardi le courrier envoyé par Groupama au syndic annonçant le « retrait de la garantie effondrement ».

Dans un autre courrier, le syndic précisait que les autres assureurs, contactés, réclamaient désormais un montant de prime « multiplié par 6 ou 7 ». Le ministre du Logement Julien Denormandie avait qualifié « d’inacceptable » la décision de Groupama et s’était entretenu avec le directeur général du groupe. Groupama a annoncé peu après que « compte tenu de l’émoi et des circonstances exceptionnelles », il rétablissait « dans l’attente des expertises
complémentaires, ses garanties effondrements ». « Cela ne remet pas en cause les travaux que doivent engager les propriétaires », ajoute-t-il.

L’assureur Allianz avait quant à lui annoncé aux syndic de deux immeubles du centre, rue d’Italie et rue Toussaint, qu’il « ne souhaitait pas laisser se poursuivre » leurs contrats d’assurance après leur évacuation et une expertise diligentée par la ville, selon des courriers consultés par l’AFP.

Contacté, Allianz a fait savoir jeudi soir qu’il revenait sur cette décision: le groupe « décide de prolonger les garanties de ses assurés copropriétaires de Marseille dont les murs sont sous arrêté de péril ou d’insécurité », « compte tenu du contexte exceptionnel ».

« Allianz France appelle l’ensemble des parties prenantes – pouvoirs publics, collectivités locales, propriétaires – à se réunir pour trouver des solutions permettant de garantir l’exécution rapide des travaux indispensables à la sécurité », a-t-il ajouté.

L’effondrement de deux immeubles rue d’Aubagne le 5 novembre a fait huit morts et plongé la cité phocéenne dans une crise sans précédent: jusqu’à 199 immeubles insalubres ou délabrés ont été évacués depuis, soit plus de 1.561 personnes devenues sans domicile fixe.

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