Arrêts maladie : Le CTIP vent debout contre la baisse des IJ

Le Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP) « demande au gouvernement de renoncer à son projet » de baisser le plafond des indemnités journalières (IJ) en cas d’arrêt maladie. Une baisse qui pourrait intervenir à compter du 1er avril.
Le gouvernement a annoncé en marge du PLFSS son intention de réduire le plafond d’indemnisation des arrêts maladie. Il passerait de 1,8 smic à 1,4 smic. En euros, le plafond passerait de 3.243,24 € brut à 2.522,52 € brut. En cas d’arrêt de travail, l’indemnité maximale par jour passerait à 41,47 euros, contre 53,31 euros aujourd’hui.
Cette baisse de plus de 20% permettrait à l’Assurance maladie de faire 800 millions d’euros d’économies par an. La Direction de la sécurité sociale (DSS) envisagerait une entrée en vigueur au 1er avril 2025, d'après nos informations.
Un salarié sur deux pénalisé
Dans un communiqué, le CTIP demande au gouvernement de renoncer à cette mesure. L'organisme paritaire souligne que plus d’un salarié sur deux serait pénalisée par cette baisse.
« Cette mesure, qui n’apporte aucune réponse à l’augmentation des arrêts de travail, impacterait directement les employeurs qui ont l’obligation de maintenir le salaire de leurs collaborateurs présents depuis plus d’un an dans l’entreprise », signale le CTIP.
Et les partenaires sociaux de souligner « les effets sur le pouvoir d’achat des Français et en particulier des plus jeunes et des plus fragiles ». Les salariés en CDD ou dans les premiers mois d’activité n’ayant pas encore de couverture prévoyance seraient les plus touchés. En cas d’arrêt de travail, la baisse de leur indemnisation pourrait atteindre 360 euros dans le pire des cas.
Vers une hausse des cotisations
Le CTIP insiste par ailleurs sur les effets de la baisse du plafond des IJ sur les organismes de prévoyance. Cela provoquerait « une augmentation des cotisations à la charge des entreprises et des salariés ».
Jacques Creyssel, président du CTIP, déclare : « Au lieu de chercher des économies, l’État choisit une nouvelle fois de taxer les entreprises et les salariés, via la limitation des indemnités journalières maladie, et un projet de taxe sur les complémentaires santé. C’est 100 % irresponsable ! ».
De con côté, Alain Gautron, vice-président du CTIP, rajoute : « Nous demandons depuis plusieurs mois qu’un diagnostic partagé soit réalisé, afin de mieux comprendre l’évolution du risque et d’intervenir en prévention plutôt que d’imaginer de nouvelles charges pour les acteurs économiques ».
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