Axa, CNP Assurances, Generali... Cette semaine plusieurs acteurs de l'assurance ont annoncé des engagements forts en matière d'investissement verts.

Revoir la politique d'investissement en faveur des placements respectueux de l'environnement est devenu une obligation pour les acteurs de la finance. De nombreux acteurs ont pris des engagements dans ce sens il y a deux ans, à l'occasion de la COP21.

Par exemple, Axa s'engageait en 2015 à tripler ses investissements verts pour atteindre les 3 milliards en 2020. A l'occasion du One Planet Summit, en décembre 2017, l'assureur français a renforcé sa politique d'investissement responsable en s'engageant à investir 9 milliards d'euros supplémentaires dans l'économie verte d'ici 2020. Le 22 février, il a encore revu ses objectifs à la hausse en annonçant 12 milliards d'euros de placements verts d'ici 2020.

La sortie progressive du charbon

En 2015, Axa annonçait également un désinvestissement de 500 millions d'euros dans les groupes tirant plus de 50% de leur chiffre d’affaires du charbon. Aujourd'hui, Axa souhaite aller plus loin et désinvestir 3 milliards d'euros en plus. Enfin, l'assureur français fait figure de pionnier en décidant de ne plus assurer aucun projet de construction de centrale à charbon ni d'entreprise d'extraction de pipelines associés.

« Le coût des maladies augmentent. C'est pourquoi nous avons souhaité rediriger l'investissment dans le bon sens », explique Thomas Buberl, directeur général d'Axa. « Je suis extrêmement fier qu'on soit leader dans le domaine de la finance verte pour aider la société à vivre une meilleure vie  », déclarait-t-il lors de la conférence de presse de présentation des résultats 2017.

Generali suit l'exemple d'Axa sur le charbon

Generali a également de fortes ambitions concernant le climat. L'assureur italien investira 3,5 milliards d'euros dans l'économie verte d'ici 2020, principalement à travers des green bonds et le financement d’infrastructures vertes. Il s'engage aussi à désinvestir 2 milliards d'euros dans les entreprises dont plus de 30% des revenus proviennent du charbon.

Concrètement, Generali ne fera aucun nouvel investissement dans les entreprises associées au charbon. En ce qui concerne ses placements actuels dans ce secteur, environ 2 milliards d'euros, l'assureur cédera les participations en capital de ses placements et éliminera progressivement ses placements obligataires en les portant à échéance ou en envisageant la possibilité de les céder avant l’échéance. « Le Groupe n'autorisera d’exceptions à ce principe que dans les pays où la production d'électricité et de chauffage reste dépendante du charbon sans qu’il n’y ait d’alternative à moyen terme », affirme Generali. Ces exceptions ne concernent qu'environ 0,02% du fonds général, selon l'assureur.

En ce qui concerne la couverture assurantielle des entreprises productrices de charbon, Generali affirme avoir une « exposition minime » par rapport au total des primes d'assurance, notamment dans des pays dans lesquels l'économie et l'emploi sont dépendants du charbon.

« Grâce à ce plan d'actions, qui s’inscrit dans la continuité de différentes initiatives menées au cours des dernières années, notre Compagnie renforce son rôle moteur en tant qu'entreprise responsable, pour contribuer à une société saine, résiliente et durable », affirme Philippe Donnet, CEO de Generali.

CNP décarbonne son portefeuille

CNP Assurances a également renforcé sa politique d'investissement en faveur de la transition écologique. Le bancassureur, qui ne finance déjà plus les groupes tirant plus d’un quart de leur chiffre d’affaires du charbon, confirme son objectif de 5 milliards d'euros de nouveaux investissements verts d'ici 2021. En 2017, ces investissements ont atteint 2,4 milliards d'euros.

CNP Assurances souhaite également faire baisser l'empreinte carbone de son portefeuille d'actions. L'objectif d'ici 2021 est d'atteindre 0,25 tonnes équivalent de CO2 par millier d'euros investis, (contre 0,33 teqCO2/K€ investi aujourd'hui). « Nous regrettons que ces objectifs ambitieux ne soient pas repris par les dépêches, car ils sont probablement les plus importants pour notre société », a déclaré Frédéric Lavenir, directeur général de CNP Assurances le 22 février lors de la conférence de presse pour présenter les résultats 2017.