Résultats 2017 : Les IP retrouvent des couleurs

mardi 12 juin 2018
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INFOGRAPHIE - Après deux années difficiles suite à la généralisation des la complémentaire santé, les institutions de prévoyance amorcent un retour à l'équilibre technique en 2017, selon les résultats consolidés présentés par le Centre technique des institutions de prévoyance (Ctip).

Pour les institutions de prévoyance, l'année 2017 a été marquée par la reprise de la croissance, avec une hausse de 2,9% des cotisations à 13,5 milliards d'euros. Les prestations s'élèvent à 12,3Mds d'euros, en hausse de 1%. La marge de solvabilité  moyenne progresse pour atteindre 310%, un taux supérieur au taux moyen de l'enseble du marché (234%, selon l'ACPR). « Si 2016 ce fut une année de fusions et de croissance externe, 2017 aura été portée par la croissance organique », déclare Bertrand Boivin-Chapeaux, directeur prévoyance et retraite supplémentaire du Ctip.

En santé, les cotisations progressent de 3% et en prévoyance de 4,1%. « Les effets majeurs de la généralisation de la complémentaire santé sont derrière nous. Nous constatons un certain report de l'assurance individuelle vers l'assurance collective, nuancé par un phénomène de dispense d'adhésion et une moindre adhésion des conjoints. Les garanties ont un peu diminué et cela pèse sur le niveau moyen des cotisations », explique Bertrand Boivin-Chapeaux, directeur prévoyance et retraite supplémentaire du Ctip. Les effets de la mise en conformité du contrat responsable peuvent encore s'étaler sur 2018. En prévoyance, la bonne dynamique répond à une "nécessité pour les IP de rééquilibrer le risque et à une reprise de l'emploi en France, qui conduit à une augmentation des effectifs couverts en 2017", selon Bertrand Boivin-Chapeaux.

En retraite supplémentaire, en revanche, les cotisations baissent de 5,3%. « Cette baisse cache une certaine stabilité, car un bon nombre d'IP ont reporté leur activité vers les groupes, ou externalisé leur activité de retraite supplémentaire », commente Bertrand Boivin-Chapeaux.

Les prestations ont baissé de 0,2% en santé. Cette baisse est portée par la diminution des frais optiques (-2%) et des médicaments (-0,5%). En revanche, les prestations relatives aux honoraires médicaux ont augmenté de 3% et les frais dentaires de 4%. En prévoyance, les prestations sur le décès et les rentes sont en hausse de 6% et celles sur l'arrêt de travail et la dépendance, en hausse de 3,1%.

« C'est la première année que nous n'avons pas de facteur économique aggravant, car les dernières années nous avons intégré les effets de la réforme des retraites de 2018 et des taux d'intérêts bas », a commenté B. Boivin-Chapeaux.

Selon les calculs du Ctip, pour chaque 100 euros de cotisation, les IP reversent 85 euros en prestations. Les frais de gestion atteignent donc 15%, en hausse par rapport à 2016 (12%), mais légèrement inférieurs à ceux des autres familles d'Ocam. « Nous revenons à un seuil d'équilibre technique pour les IP », indique B. Boivin-Chapeaux.

Une pression fiscale en forte hausse

Le Ctip souligne la pression fiscale qui pèse sur les acteurs de la complémentaire santé. Les cotisations en santé ont progressé de 3,15% par an de 2008 à 2018, presque au même rythme que les prestations (+3,41% par an de 2008 à 2018). En revanche, la pression fiscale a augmenté de 1,9% par an, soit une hausse cumulée de 16,7%. « Nous avons du mal à concilier notre objectif de réduction sur le reste à charge des assurés avec cette pression fiscale », se plaint B. Boivin-Chapeaux.

Le Ctip a également présenté des résultats au niveau des groupes de protection sociale, qui ont souvent des pôles mutualistes et assurantiels. Au total, le chiffre d'affaires est en hausse d '1,9% pour atteindre 27,2Mds d'euros. « Cela masque une belle dynamique sur nos cœurs de métiers », observe Bertrand Boivin-Chapeaux. En santé, l'activité progresse de 6,3% pour atteindre 11,1Mds d'euros. En prévoyance, elle augmente de 5%, à 7,5Mds d'euros et en retraite supplémentaire elle grimpe de 15,2% à 3,6Mds d'euros. En revanche, l'assurance vie accuse une baisse de 17%, à 4,8Mds d'euros. Malgré cette hausse de l'activité, le résultat net des groupes de protection sociale est en forte baisse, de 662M d'euros en 2016 à 406M d'euros en 2017. « Cela s'explique par les difficultés de certains de nos groupes », justifie Bertrand Boivin-Chapeaux en faisant référence aux résultats du groupe Humanis, sans le nommer.

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