Partenariat : BPCE et Natixis pourraient quitter CNP Assurances

Le siège de CNP Assurances à Paris

Le groupe BPCE pourrait remettre en question son partenariat avec CNP Assurances qui fournit les produits d’assurance-vie aux Caisses d’Epargne, selon un article des Echos du 11 octobre.

BPCE, qui coiffe les Caisses d’Epargne et les Banques populaires, et sa filiale Natixis envisagent de ne plus distribuer les contrats d’assurance-vie de l’assureur CNP Assurances, rapporte le 11 octobre le quotidien Les Echos.

Natixis Assurances, qui produit dans ses laboratoires les contrats vie du réseau Banque Populaire, a vocation à fournir également les Caisses d’Epargne en lieu et place de CNP Assurances“, écrit le quotidien, citant une source interne au groupe bancaire non identifiée.

On le dit depuis longtemps, l’assurance-vie est un métier stratégique pour le groupe, et nous avons intérêt à maîtriser complètement la chaîne de valeur“, a déclaré au journal cette source. Cette position serait partagée à la fois à la tête de Natixis et de BPCE où on ferait valoir que “l’assurance-vie est le seul métier coeur encore sous-traité par le groupe, puisque (il a) mis fin au partenariat sur le crédit à la consommation avec BNP Paribas“, ajoute la même source. BPCE et Natixis n’étaient pas joignables vendredi matin pour commenter ces informations.

D’après le journal, la dénonciation de cet accord de distribution, renégocié en 2006, se fonderait sur un projet de la direction de l’assureur de spécialiser ses deux sites de traitement d’Arcueil (Val-de-Marne) et d’Angers (Maine-et-Loire). Le principe serait que chacun traite les contrats d’un réseau unique, ceux de la Banque Postale, l’autre distributeur de l’assurance-vie proposée par CNP, ou ceux de BPCE.

Mais la sortie du groupe bancaire comporte des obstacles. “En se désengageant, les Caisses d’Epargne amputeraient l’assureur-vie d’une de ses jambes et le priverait d’un flux important de nouveaux contrats. D’où une perte de valeur substantielle pour ses actionnaires“, croient savoir Les Echos. Or l’Ecureuil détient 18% de CNP.

BPCE pourrait aussi pâtir de nouvelles règles prudentielles, “car faire de l’assurance-vie en direct sera plus coûteux en capital qu’une simple participation“, ajoute le quotidien. Enfin, le dernier obstacle est politique, CNP étant le premier contributeur du résultat de la Caisse des Dépôts (CDC), avec quelque 360 millions d’euros par an. “L’Etat ne laissera pas appauvrir comme cela son bras armé“, a confié une source qualifiée de bien informée aux Echos.

Les trois partenaires (CNP, BPCE et la Banque Postale) doivent entamer en novembre des discussions sur leur pacte d’actionnaires qui les lie jusqu’au 31 décembre 2015.

Paris, 11 octobre 2013 (AFP)

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