Marché : Les Européens mal couverts en incapacité-invalidité

Selon une étude Swiss Re, la plupart des Européens ne possèdent pas d’assurance incapacité-invalidité suffisante pour les couvrir en cas d’arrêt de travail.

Pour arriver à ces conclusions, le réassureur s’est fondé sur une enquête menée auprès de 13.000 personnes réparties dans 13 pays d’Europe et du Proche-Orient. Il ressort que “à l’échelle agrégée, le niveau total de sous-assurance dans les pays étudiés s’élève actuellement à 750 milliards EUR environ. Si l’on part du principe qu’une personne en incapacité de travail pour cause de maladie ou d’accident a besoin d’un revenu de remplacement de 60 %, le rapport conclut que, aux niveaux actuels, le revenu de remplacement couvrirait à peine 40 % des besoins pour la plupart des personnes”, indique l’étude.

Selon Swiss Re, ce fossé tient au fait que les personnes se reposent sur leur système de Sécurité sociale pour combler la perte de revenu. Mais dans le même temps, les Etats, sous la contrainte budgétaire et démographique rognent sur les prestations sociales transférant une partie vers le système privé.

Mieux comprendre le consommateur

Les niveaux de sous-assurance diffèrent toutefois fortement selon les pays étudiés. C’est ainsi au Royaume-Uni qu’il est le plus élevé, avec près de 8000 euros d’écart pour un ration de remplacement de 35% environ du revenu. En France, avec un ratio de remplacement proche des 60%, le fossé est moins élevé (moins de 1000 euros). Cela place les Français à la 3e place des Européens les mieux lotis derrière la Suisse et la Suède.

Swiss Re y voit un potentiel de marché pour le secteur de l’assurance et de la réassurance, à condition d’appréhender correctement les comportements des consommateurs. “Il ne suffit pas de comprendre les arguments économiques en faveur de la fourniture d’une couverture santé. Les gens n’acquièrent pas des produits uniformes tout au long de leur vie, ils souhaitent différents niveaux de couverture et ont des préoccupations différentes à mesure qu’ils avancent dans la vie. Notre travail, en tant que ré/assureurs, est de faire en sorte de répondre à leurs besoins”, explique Jean-Jaques Henchoz, chief executive officer reinsurance EMEA chez Swiss Re.

Que pensez-vous du sujet ?