Émeutes : deux maires lâchés par leur assureur en appellent à l’État

Des voitures incendiées.
Des voitures incendiées.

Deux maires de Meurthe-et-Moselle, dont les communes ont été très affectées par les émeutes du début de l’été, appellent l’État à l’aide après la résiliation de leurs contrats d’assurance.

« C’est un cri d’alarme que je lance », a dit mercredi à l’AFP Serge de Carli, maire PCF de Mont-Saint-Martin, qui s’est récemment rendu au ministère de l’Économie et des Finances. Il réclame une « intervention de l’État, un projet de loi, pour ne pas laisser les collectivités sans assurance ».

Comme Laurent Garcia, son homologue de Laxou, l’élu a reçu fin août un courrier recommandé de Groupama leur signifiant le non renouvellement de leurs contrats d’assurance au 1er janvier 2024.

Le courrier ne donne pas de motif mais a été envoyé quelques semaines après les émeutes qui ont causé d’importants dégâts dans leurs communes. « C’est scandaleux », a commenté M. de Carli. « Les émeutes, on ne les a pas provoquées, on les subit, on se trouve sanctionnés pour des sinistres dont nous ne sommes pas responsables », a-t-il déploré.

Mairie saccagée, école endommagée, véhicules brûlés par dizaines… Les dégâts sont évalués entre 2,4 et 2,8M d’euros à Mont-Saint-Martin.

La commune de 10.000 habitants à la frontière belgo-luxembourgeoise se cherche un nouvel assureur mais l’élu souligne que « le risque est grand d’avoir demain un contrat avec un service dégradé et des cotisations et des franchises qui augmentent de façon exponentielle ».

À Laxou (14.000 habitants en banlieue de Nancy), Laurent Garcia a lui aussi « fulminé » en lisant le courrier de Groupama. « Au moment où on a besoin de solidarité, se reprendre un coup sur la carafe ça fait mal… ». Il a interpellé Françoise Souliman, préfet du département, et espère de l’Etat « soit une enveloppe exceptionnelle pour financer les cotisations, soit un Grenelle des assurances sous l’autorité du ministre des Finances ».

Lundi, lors d’une séance de questions au conseil départemental, Mme Souliman a dit partager la « préoccupation » des élus.

« J’ai personnellement transmis au cabinet du ministre de l’Economie vos situations, et nous sommes en attente d’une réponse que je sais devoir arriver dans les prochains jours », leur a-t-elle assuré.

Sollicité, Groupama Grand Est n’a pas souhaité répondre aux questions de l’AFP. Christophe Lezzeri, directeur entreprises et collectivités à Groupama Grand Est, a expliqué au Républicain lorrain devoir « assurer un équilibre et pérenniser le portefeuille sur le nombre de communes que nous avons dans la région », affirmant que le nombre de résiliations était « infime ».

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