Cession : AIG prévoit l’introduction en Bourse d’ILFC dont la vente s’enlise

L’assureur américain AIG a inquiété les investisseurs avec des incertitudes sur l’avenir de sa filiale ILFC (location vente d’aviation).

Lors d’une conférence d’analystes vendredi, le patron d’AIG a indiqué que si la cession de sa filiale de location vente d’aviation ILFC à des investisseurs chinois n’était pas finalisée ce trimestre, l’assureur l’introduirait sur le marché l’an prochain.

“Nous continuons à travailler avec le consortium” chinois avec lequel AIG “coopère depuis l’année passée“, a souligné Robert Benmosche, le directeur général. Les négociations “progressent lentement mais elles progressent“, a-t-il ajouté.

“Si nous ne pouvons pas finaliser cette transaction ce trimestre, nous allons sans doute nous diriger vers une introduction boursière l’an prochain“, a-t-il ajouté. “C’est une décision que nous espérons prendre au quatrième trimestre“, a-t-il souligné, notant qu’il y a “une bonne chance que cette vente soit conclue”.

AIG avait annoncé en décembre que trois fonds avaient signé un accord pour racheter 80,1% d’ILFC pour environ 4,23 milliards de dollars (3,1 milliards d’euros) avec une option sur 9,9% supplémentaires du capital. Deux des trois fonds ont depuis quitté le consortium, ne laissant comme potentiel acquéreur que le fonds d’investissement P3, avec qui les discussions s’éternisent.

AIG n’a cessé de tergiverser depuis quatre ans sur la meilleure manière de monétiser ILFC. Il avait notamment annoncé en juillet 2011 son intention de l’introduire en Bourse. Cette dernière option est dorénavant celle qui est privilégiée, a indiqué le patron d’AIG Bob Benmosche lors de la conférence d’analystes en marge de la publication des derniers résultats du groupe, le 2 août.

Les difficultés sur cette transaction ont émergé fin mai lorsque AIG a déclaré que le groupe d’acheteurs avait manqué une échéance de paiement. Si l’opération de cession au fonds P3 est finalisée, elle se traduirait pour AIG par une perte non-opérationnelle de 4,4 milliards de dollars, car le montant de la transaction serait inférieur à la valeur comptable de la division dans les comptes d’AIG.

Le directeur financier David Herzog a en outre averti que la valeur de marché de ILFC avait été dépréciée de 1,1 milliard de dollars dans les comptes trimestriels de la filiale, même si cela ne s’est pas répercuté dans les comptes de la maison-mère.

Par ailleurs AIG a annoncé jeudi un bénéfice en hausse et meilleur que prévu pour le troisième trimestre, mais son chiffre d’affaires a déçu. Il a reculé de 11% à 14,8 milliards de dollars, à la fois à cause d’une baisse des primes d’assurance perçues et d’un net recul des recettes provenant des investissements en propre du groupe financier.

Le bénéfice net part du groupe a en revanche progressé de 17% sur un an au troisième trimestre à 2,17 milliards de dollars. Les analystes de Bank of America Merrill Lynch et de Deutsche Bank ont souligné que les pertes de la division d’assurance-dommages étaient supérieures à leurs prévisions. Autre point négatif: lors de la conférence d’investisseurs vendredi, Bob Benmosche a laissé entendre qu’il n’était pas sûr de tenir les objectifs de rendement du capital ou de croissance des bénéfices par action qu’il avait donnés en 2011 pour l’horizon 2015. “Ils sont toujours nos objectifs mais je ne suis pas sûr que nous les atteindrons d’ici 2015”, a-t-il dit.

AFP

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