Zurich France : "Notre CA est en croissance de 7% par rapport à 2023"
À l’occasion des Rencontres Amrae 2025, Paolo Ribotta (directeur général) et Martin de Laubadère (directeur commercial) font le point sur l’activité de Zurich France et ses perspectives de croissance, entre middle-market et nouvelles offres.
Pouvez-vous nous faire un point sur l’activité de Zurich France en 2024 et sur les renouvellements 2025 ?
Paolo Ribotta : Nous avons enregistré une année 2024 globalement très bonne, tant en termes de progression de nos activités, que de rétention de nos clients. L’ouverture de nouvelles lignes et les recrutements internes ont fait de l’exercice passé un bon cru pour Zurich France avec un CA en croissance de 7% par rapport à 2023. Après les renouvellements de 2025, notre taux de rétention est supérieur à 96%. Cela met en lumière le fait que nos clients et nos courtiers font le choix de la qualité et du partenariat de long terme.
Martin de Laubadère : 2024 a été une année plus concurrentielle, nos bons résultats et notre croissance ont été davantage portés par une belle rétention et un fort développement des affaires nouvelles et moins par la hausse des taux, comme cela a pu être le cas par le passé. Au 1er janvier 2025, ces tendances se confirment. Le marché a été globalement discipliné mais il reste quelques poches de flexibilité principalement pour des clients qui ont continué à investir dans la prévention.
Que représente désormais les PME/ETI dans votre portefeuille ?
PR : Si l’on raisonne par branches, 50% de notre activité est réalisée en first party (dommages, construction, etc) et environ 40% en RC et ligne financières. Le reste est réalisé par les activités récentes comme le Surety, l’Accident & Health et la Marine Transport. Si l’on raisonne par segment cette fois, 75% de notre activité est réalisée sur les grands comptes corporate et 25% sur le middle market (entreprises de moins de 500M d’euros de CA) avec un vrai un objectif de doubler ce dernier segment dans les 3 à 5 ans à venir.
MdL : Au 1er janvier 2025, un peu plus de 30% de nos affaires nouvelles ont été réalisées sur du middle-market. Nous avons sur ce segment des enjeux de distribution, de technologies et de propositions d’offres sur lesquels nous pensons pouvoir être très pertinents.
Quelle est votre feuille de route pour les 12/18 prochains mois ?
PR : Notre feuille de route est basée sur la stabilité, avec des politiques de souscription claires et inchangées. Notre objectif est d’attirer de nouveaux clients, et la meilleure façon d’y arriver c’est de retenir ceux que l’on a déjà. En montrant ce que nous savons faire, cela nous donne la possibilité d'explorer de nouvelles opportunités. Au regard de nos bons résultats, nous maintenons notre autonomie en préservant une solide capacité de souscription déléguée au sein du groupe en France.
Pour autant, nous sommes attentifs à notre environnement économique et suivons de près l’évolution des risques et des textes législatifs. C’est notamment le cas sur le climat et les risques Cat dans l’optique de maîtriser nos expositions. Sur ce sujet, nous avons par exemple lancé dernièrement Climate Spotlight, un produit de Zurich Resilience Solutions (ZRS). L’outil, élaboré par les scientifiques climat du groupe, projette l’évolution des risques climatiques en fonction des différents scénarios du GIEC en 2030, 2050 et 2100. Cette plateforme en ligne interactive fournit des données fiables et auditables pour les reporting de risques climatiques dans le cadre de la CSRD. Climate Spotlight est une offre purement de conseil, lancée seulement en Décembre 2024, mais qui est déjà utilisée par plusieurs de nos clients grands comptes.
MdL : Pour continuer à croître en France sur l’ensemble de nos lignes, nous voulons avant tout nous différencier par notre qualité de service : capacité à gérer des programmes internationaux, autonomie de souscription locale, forte autonomie de décision en matière de gestion de sinistres, digitalisation etc. De réels investissements sont en cours pour permettre cela.
Nous souhaitons également accélérer sur le segment middle market en ciblant des clients plus régionaux. Enfin, nous souhaitons poursuivre notre diversification de portefeuilles et capitaliser sur la réussite des récentes activités que nous avons lancées ces derniers mois, comme la Marine Transport ou l’activité Accident & Health.
Justement quelles sont vos velléités sur ces deux activités ?
MdL : Côté Marine, notre activité fait un lancement prometteur en Janvier 2025 et compte déjà deux souscripteurs et deux gestionnaires sinistres. Nous proposons un produit marchandises transportées avec déjà quelques clients grands comptes et middle-market qui nous font confiance.
Sur notre activité Accident & Health lancée il y a plus de deux ans, nous avons réussi à diversifier notre offre. Initialement concentrés sur la couverture des Déplacements Professionnels, nous sommes aujourd’hui actifs sur la partie Individuelle Accident et la partie Travel pour certains clients. Trois souscripteurs et une équipe sinistre sont dédiés à cette activité qui connait un très bon démarrage, au-delà de nos attentes, puisqu’aujourd’hui plus de 1,5 millions de voyageurs sont déjà couverts par Zurich France.
Un point sur votre part de business réalisée via les MGA, est-elle conforme à vous attentes ?
MdL : Accélérer notre business réalisé avec les MGAs reste un objectif prioritaire même si le marché français est moins mature qu’au Royaume-Uni ou aux Pays-Bas. Nous prenons notre temps pour construire des relations et des partenariats forts et sains. Toutes nos relations avec les agences de souscriptions que nous avons déjà mis en place sont aujourd’hui très bonnes, tant dans le développement du volume d’affaires, que dans la profitabilité de nos portefeuilles ou la qualité des relations quotidiennes. PR : En plus des MGA, d’autres modèles de distribution alternatifs sont également intéressants pour nous, comme les facilities ou le BtoBtoC. Grâce à ces modèles, nous cherchons à créer une source de revenus et de rentabilité moins dépendante d’une approche business au cas par cas.
Comme beaucoup de vos compétiteurs, l’accélération sur les programmes internationaux fait-elle partie de vos objectifs ?
PR : Aujourd’hui, plus de 8400 programmes internationaux sont gérés par Zurich dans le monde avec près de 3000 personnes spécialisées et 1000 ingénieurs dédiés. Fort de ces chiffres, nous sommes déjà un acteur reconnu sur les programmes internationaux. Nous avons lourdement investi pour cela et nous disposons aujourd’hui d’une infrastructure telle, qu’elle nous permet de jouer un rôle important sur le marché, notamment dans notre volonté de servir nos grands clients. Aujourd’hui, 1300 polices sont gérées depuis la France pour près de 300 programmes internationaux.
Quid de votre gestion de sinistres, tant en termes de volume que d’outils ?
PR : Zurich Insurance paie chaque semaine près de 3,7M d’euros de sinistres en France. Nous gérons un stock d’environ 22 500 sinistres pour 800M d’euros de réserves. Sur ce stock, nous avons payé en 2024 un peu moins de 200M d’euros d’indemnisation, dont 80% sur le partie grands risques.
Ces dernières années, nous nous sommes beaucoup focalisés sur l’amélioration de notre gestion en réduisant de près de 40% la durée moyenne de traitement de nos dossiers sinistres. Cette dernière est aujourd’hui de 450 jours en moyenne, alors qu’elle s’établissait encore à 715 jours en 2021.
J’ajoute que presque 85% de nos sinistres sont désormais ouverts en moins de 2 jours grâce à nos outils digitaux. Et près de 36 000 lignes de bordereaux ont été traitées de manières 100% digitale en 2024.
Un point enfin sur les recrutements, vos équipes sont-elles au complet ? Si non, quels types de profils recherchez-vous ?
MdL : Faire évoluer nos équipes et dénicher de nouveaux talents sont des priorités pour nous afin de maintenir le meilleur niveau de qualité de service pour nos clients et nos courtiers. Sur 2024, Zurich France reste très attractive et nous avons pu recruter toutes les ressources nécessaires à notre volonté d’être plus présents auprès des grands courtiers nationaux et internationaux et accroitre notre qualité de service.
En 2025, nous avons de nouveaux investissements pour accompagner notre ambition de croissance notamment sur le MidMarket. Tous les départements sont concernés et plusieurs postes sont encore ouverts pour étendre nos relations avec nos partenaires en région.
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