Risques climatiques : Les risk managers insatisfaits de leurs assureurs
Le dernier baromètre de l’engagement pour le climat de l’Amrae, réalisé en partenariat avec Axa Climate, montre que les risk-managers restent majoritairement insatisfaits des offres apportées par les assureurs au sujet des risques climatiques.
Pour la troisième année consécutive, l’Amrae livre les résultats de son baromètre de l’engagement pour le climat. Une nouvelle fois, il est réalisé en partenariat avec Axa Climate. Dans cette édition 2023 pour laquelle 131 risk-managers ont été interrogés, on apprend par exemple que le niveau de préoccupation de ces derniers a progressé sur l’ensemble des catastrophes naturelles. 95% des RM interrogés indiquent par exemple craindre désormais les tempêtes, cyclones ou tornades. Soit une hausse de 15 points par rapport à l’an dernier. Les canicules et les inondations font également partie des principales préoccupations des risk managers (à 90%).
Ces derniers considèrent à 57% que des opportunités liées à l’identification, l’évaluation et le traitement de ces risques climatiques, sont possibles. Notamment en termes de réduction des coûts et de recrutement de talents. Pour autant, des questions demeurent sur la mise en place du pilotage de ces risques. Ainsi l’étude montre que 28% des entreprises restent sans gouvernance des risques climatiques (contre 32% en 2022 et 43% en 2021). An première ligne figurent les sociétés de moins de 5.000 collaborateurs.
On apprend également que pour 53% des RM répondants, c’est la direction RSE qui pilote les risques climatiques dans l’organisation. « Il y a une coopération nécessaire entre les fonctions et RSE et les risk-managers qui doit s’organiser », indique Michel Josset, responsable assurances et immobilier chez Forvia, administrateur et président de la commission prévention et dommages de l'Amrae. De fait, seuls 10% des sondés indiquent avoir identifié un co-pilotage de ces sujets. Et un partage des responsabilités entre directions RSE et risques.
Des RM insatisfaits des assureurs
Alors qu’approchent les exigences de la directive CSRD, le baromètre de l’Amrae met surtout en exergue un certain mécontentement de la part des risk-managers à l’égard des assureurs. Ils sont en effet 10% à se déclarer « pas satisfaits du tout » et 41% « peu satisfaits » de la manière dont les porteurs de risques les accompagnent sur les risques climatiques.
« Aujourd’hui, les assureurs ne sont pas capables de prédire quel sera le périmètre assurable pour les 5 / 10 prochaines années. Or, nous avons besoin que le marché fasse preuve de transparence sur de potentiels risques d’inassurabilité, explique Michel Josset. Côté tarification, les assureurs ne récompensent pas non plus les entreprises qui font des efforts pour réduire leur exposition aux risques naturels ». L'étude pointe également les difficultés des assureurs à suivre les risques de transition. En raison, notamment, d'un manque de recul sur les nouvelles technologies appliquées à ces sujets climatiques.
Parmi les autres points de mécontentement cités par les RM, on trouve les réductions d’exposition (cités à 52%). Mais aussi les hausses de tarifs (42%) ou encore les refus de couvertures (13%). « On peut regretter que les assureurs n’aient pas su se saisir des messages portés par les scientifiques ces 15 dernières années. Cela aurait évité une certaine panique », ajoute Michel Josset. Ce dernier tempère toutefois. Il explique en effet que l’industrie se mobilise aujourd’hui pour travailler sur la data. Objectif, améliorer la prédictibilité et la prévention future des aléas naturels.
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