Inflation : Le patrimoine mondial des ménages va reculer en 2022 (Allianz)

Après trois années de forte croissance, le patrimoine financier des ménages dans le monde devrait chuter de plus de 2% en 2022, un “tournant” sur fond d’inflation qui s’est envolée depuis la guerre en Ukraine, indique mercredi l’assureur allemand Allianz.

C’est le premier recul notable depuis la crise financière de 2008. En 2021, la richesse des ménages – nette des dettes – qui mêle les dépôts bancaires, l’épargne retraite et les avoirs en Bourse, a augmenté de 10,4% (hors inflation) pour atteindre 233.000 milliards d’euros, selon le rapport annuel de l’assureur qui analyse la richesse mondiale dans près de 60 pays.

L’année 2022 va “marquer un tournant” et “les années à venir seront différentes”, selon Ludovic Subran, chef économiste d’Allianz. La guerre en Ukraine a cassé la reprise post-corona et rendu l’inflation “hors de contrôle”, explique l’assureur. En réaction, le resserrement abrupt de la politique monétaire de part et d’autre de l’Atlantique, encore inimaginable en début d’année, accentue le recule de économies et douche les marchés actions.

De 2019 à 2021, la richesse privée mondiale a augmenté de 60.000 milliards d’euros, soit deux fois la taille du PIB de la zone euro, sur fond de politique monétaire très expansive. La crise du Covid-19 a amené par ailleurs un flux énorme d’épargne forcée en 2020, qui a baissé de 19% en 2021 avec la réouverture des économies. En conséquence, les dépôts bancaires ont vu leur part dans l’épargne totale reculer à 63% mais restent de loin la classe d’actifs préférée des épargnants. Par pays en 2021, la richesse nette par tête ressort à quelque 260.000 euros aux Etats-Unis, qui conservent la première place du classement
international, devant la Suisse et le Danemark.

La France affiche le 16e rang (72.320 euros) et l’Allemagne, où les épargnants ont traditionnellement peu de goût pour les placements à risques, est 18e (68.290 euros). La distribution des actifs financiers nets à l’échelle mondiale reste elle extrêmement concentrée, avec 10% des plus riches de la population étudiée – soit 560 millions de personnes – détenant 86% du total. A l’autre extrême, quelque 2,8 milliards de personnes les moins riches détiennent moins de 1% de la richesse.

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