Si le nombre moyen de feux de forêt a peu augmenté dans l’hexagone depuis 2006, date des premières données enregistrées par la BDIFF (Base de Données sur les Incendies de Forêt en France), les surfaces concernées se sont drastiquement étendues. Sous l’effet du réchauffement climatique, chaque feu de forêt génère ainsi plus d’hectares brulés, dans plus de régions françaises.
Une analyse du Generali Climate Lab.
Trois fois plus d’hectares brulés par feu de forêt en moyenne en 17 ans
La surface moyenne concernée par chaque feu est passée de 2 hectares entre 2006 et 2010 à 6 hectares entre 2018 et 2022, année exceptionnelle pendant laquelle le ratio surface / feu de forêt a atteint 13,56 hectares par feu.
Au global sur la période, la moyenne de 4,64 hectares par feu de forêt cache de forte disparité par région. Si la façade méditerranéenne et la Corse sont les zones les plus concernées en nombre, la façade ouest et le quart nord-est de la France souffrent d’une surface incendiée plus vaste.
Durant la période 2006 – 2022, le phénomène est aussi marqué par l’apparition et la montée en puissance de feux « hors norme » par leur intensité, leur vitesse de propagation, la surface brûlée, ou encore leur durée.
Le record est détenu par la Corse avec huit feux hors norme depuis 2006, dont le plus ravageur a consumé 3 221 hectares à Fozzano le 23 juillet 2009. La Gironde, le Var et les Bouches-du-Rhône suivent avec respectivement cinq, quatre et trois feux hors norme.
2022, une année exceptionnelle en surface et en nombre de feux de forêt
L’intensification des feux de forêt en 2022 est marquée en Bretagne et en Gironde. En Loire-Atlantique et dans le Nord-Pas-de-Calais, ils y sont recensés pour la première fois. On note ainsi que les départements nouvellement touchés présentent une moyenne de surface concernée par feu de forêt plus importante.
Le 18 juillet 2022 a été marqué par un record de nombre d’incendies, 95 feux de forêt répartis sur 37 départements ont été recensés en 24h.
L’année 2022 a aussi revêtu un caractère exceptionnel en matière de mégafeux avec le record de surfaces brûlées à Landiras en Gironde où 12.552 hectares se sont envolés en fumée le 12 juillet. Tout aussi marquant, des régions jusqu’ici protégées des feux de forêt ont fait face à de violents mégafeux : Brasparts dans le Finistère le 24 juillet (1 917 hectares) et Baugé-en-Anjou dans le Maine et Loire le 8 août (1 450 hectares).
Si on déplore un feu hors norme en moyenne chaque année entre 2006 et 2021 brulant 2 331 hectares, 2022 a été le théâtre de dix feux hors norme avec une surface totale 16 fois plus importante (37 897 hectares).
A quoi s’attendre en 2023 ?
Après une année 2022 record y compris en nombre de feux de forêts et mégafeux, les indicateurs sont alarmants pour 2023 : des sols secs, une pluviométrie en berne et des vagues de chaleur successives créent un terrain propice à la propagation des flammes. Dès le 16 avril, soit beaucoup plus tôt qu’à l’accoutumée, près de 1000 hectares de végétation s’enflammaient ainsi en quelques heures seulement à Cérbère dans les Pyrennées-Orientales. Impossible pour autant de prédire à ce stade si l’année 2023 atteindra les records de 2022, soumise aux évolutions météorologiques des semaines à venir.
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Tous les graphiques et cartes ont été réalisés par le Generali Climate Lab sur la base des données de la BDIFF.
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