Auto : Covéa veut faire progresser le réemploi
À l’occasion de la publication d’un livre blanc sur la réparation durable en auto, Covéa fait plusieurs propositions visant à faire progresser l’utilisation de pièces de réemploi. Le groupe mutualiste ne s’interdit pas d’investir, « seul ou à plusieurs » dans des acteurs ou des structures permettant de pérenniser la filière.
Covéa publie un livre blanc dédié à la réparation durable automobile. Il y formule plusieurs propositions visant à faire progresser l’utilisation de pièces de réemploi. Un sujet sur lequel le groupe mutualiste (qui coiffe en France les marques MMA, GMF et Maaf) s’estime légitime. Et pour cause, il compte 11 millions de véhicules en portefeuille.
Sur les 6,3 millions d’auto ayant fait l’objet d’une déclaration de sinistres en 2023 en France, 1,3 million concernent Covéa. Et la facture s'élève à 2,6Mds d’euros pour le mutualiste. « Sur la partie réparation/collision, nous avons enregistré en 2023 plus de 520.000 véhicules endommagés. Cela représente un coût d’1Md d’euros, explique Stéphane Duroule, directeur général assurances France chez Covéa. Plus de 70% de ces véhicules accidentés ont pu être réparés grâce à des pièces de remplacement, mais seulement 5% d’entre elles sont des pièces de réemploi. Les enjeux et les marges de manœuvre sont donc importants », précise-t-il ensuite.
Maîtrise écologique et économique
Dans un marché de la réparation auto où les coûts ont explosé ces dernières années, l’assureur mutualiste veut désormais endosser le rôle de « facilitateur ». Et « peser » au centre des discussions entre assurés, experts, réparateurs et recycleurs.
Afin de conserver la maîtrise écologique et économique du sujet, le mutualiste appelle donc à réparer plutôt que remplacer. Et ce, le plus souvent possible. Covéa pousse ensuite à utiliser des pièces de réemploi. Mais également à faire davantage de pédagogie auprès des assurés sur le sujet. Et notamment autour de la sécurité de ces pièces. Sans omettre les questions d’altération de la valeur des véhicules.
« Nous devons également favoriser la montée en compétence de nos réseaux de réparateurs (Covéa travaille avec près de 4.500 d’entre eux en France, ndlr), mais encore faut-il qu’ils puissent disposer rapidement de ces pièces. La filière n’est pas encore structurée », poursuit Stéphane Duroule. Et le dirigeant d’ajouter que la rémunération des réseaux de réparation devra sans doute être repensée. Et cela en raison des différences de temps de travail. Les niveaux de compétences varient également selon le type de pièces utilisées.
Investir, seul ou à plusieurs
Grâce à l’appui de Cesvi France, son technocentre dédié à la sinistralité auto, Covéa compte également sur l’IA afin d’optimiser ses process. Avec un taux de réemploi de 17,6% fin 2023 (sur la base des rapports d’expertise de ses véhicules assurés de plus de 5 ans), Covéa s’est fixé d’atteindre les 20% fin 2024. L'enjeu est de taille. Le différenciel moyen de prix entre l’utilisation d’une pièce neuve et d’une pièce de réemploi est d’environ 40%.
« Si demain nous pouvons utiliser notre puissance financière pour structurer les bonnes pratiques et pérenniser l’indépendance des acteurs de la filière, on ne s’interdit pas d’investir, seul ou à plusieurs », conclut Stéphane Duroule. Il compte également sur un assouplissement de la réglementation européenne pour favoriser l’éclosion d’une réparation auto plus durable
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