Assurance auto : Les assurés de moins en moins fidèles

Une étude du cabinet Deloitte* sur les perspectives de l’assurance auto en Europe tend à démontrer que les assureurs vont devoir réagir pour faire face à la volatilité croissante de leur portefeuille.

L’assurance automobile en Europe est un poids lourd de l’assurance dommage. Elle pèse en effet entre 22% et 55% du total des primes d’assurance dommages dans les 8 pays analysés par le cabinet Deloitte dans son étude. La carte ci-dessous montre le poids du segment auto dans la branche dommages et son équivalent en valeur de cotisations. Elle donne une idée des pays potentiellement les plus exposés à la volatilité des portefeuilles. (Pour afficher les informations, cliquez ou appuyez sur le pays de votre choix).

67 millions de résiliations

Dans son étude, Deloitte rappelle que au-delà du caractère obligatoire de la couverture automobile, elle sert de produit d’appel permettant aux assureurs de vendre d’autres couvertures à leurs clients. D’autant qu’au niveau européen, les assurés étaient plutôt fidèles à leur compagnie. 49% des répondants indiquent ainsi avoir le même assureur depuis plus de trois ans. Mais, cette proportion pourrait significativement chuter. “L’étude suggère que ce pourcentage pourrait diminuer de plus d’un tiers à 32% dans les cinq prochaines années. […] Sur la base de ces hypothèses, nous avons estimé qu’entre 60 et 67 millions de polices d’assurance pourraient changer d’assureur chaque année”.

La France ferait partie des pays les plus touchés. Alors que plus de 40% des assurés ont le même assureur depuis plus de 5 ans, le cabinet estime que le nombre de clients détenant “des contrats de moins d’un an pourrait doubler ou même tripler d’ici 2020.”

Loi Hamon et digitalisation

La Loi Hamon, en vigueur depuis le 1er janvier 2015 et la digitalisation produisent leurs effets sur les assurés amener à devenir de plus en plus inconstants. Mais loin d’établir un constat fataliste, Deloitte y voit une opportunité pour les compagnies en orientant leur politique commerciale sur cinq profils :

  • Fidèles âgés
  • Quadras versatiles
  • Jeunes indécis
  • Assurés âgés à primes élevées
  • Quadras fidèles à primes basses

Pour les séduire, le prix reste un critère essentiel, mais il ne doit pas être le seul, notamment sur le marché français déjà très compétitifs. Le niveau de couverture, l’expérience client, la confiance ou encore la qualité des renseignements figurent parmi les éléments différenciants. Il semble par ailleurs que les comparateurs ont leur rôle à jouer dans la décision de changer d’assureur. Ils sont cités en premier parmi les canaux de recherche privilégiés par es clients, avant le bouche-à-oreille et le site web de l’assureur. Mais, leur mission s’arrête là. Pour la souscription, les assurés préférent passer directement par l’assureur que ce soit en face-à-face, par internet ou au téléphone. A cette étape décisive, les comparateurs sont cités en dernière position.

*Etude menée auprès de 9.000 consommateurs en France, en Allemagne, en Irlande, en Italie, en Pologne, en Espagne, en Suisse et au Royaume-Uni.
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