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Assu 2000 (Vilavi) : Après le PDG, le DG visé par une plainte pour viols

lundi 16 octobre 2023
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Logo Assu 2000.

Une ancienne employée du groupe d'assurances Assu 2000 (rebaptisé Vilavi) a porté plainte mardi à Paris contre le directeur général Amir Messadi qu'elle accuse de viols au Maroc, a indiqué dimanche une source proche du dossier, confirmant une information du Parisien.

Interrogé par l'AFP, le parquet de Paris a confirmé la réception d'une plainte pour viol contre le dirigeant. Ce dernier « conteste tout viol ou agression, qui lui sont faussement attribués », a déclaré à l'AFP son avocat, Frank Berton.

La plaignante dénonce avoir été victime de harcèlement sexuel dès son arrivée au sein d'Assu 2000 en août 2021, puis avoir subi quatre viols. Amir Messadi lui aurait demandé « des photos de nu, de ses seins et de ses fesses », a raconté à l'AFP son avocate, Anne-Claire Le Jeune. La femme, qui requiert l'anonymat, raconte quatre viols, à Marrakech et à Tanger. « Il était clairement établi qu'en cas de refus, ma cliente perdrait son emploi », a affirmé Me Le Jeune.

Le dossier s'alourdit

Sa cliente avait déjà déposé plainte au Maroc, où le groupe a des succursales, mais Amir Messadi « a fui » le pays, a affirmé l'avocate marocaine de la plaignante, Me Aïcha El Guella. Contacté sur ce volet, Me Berton a évoqué des « affirmations erronées ».

Cette plainte alourdit le dossier Assu 2000, au Maroc et en France. Mardi, le procès de huit autres collaborateurs doit reprendre à Tanger, notamment pour traite d'êtres humains et harcèlement sexuel de 2018 à 2022.

A Paris, l'ancien PDG d'Assu 2000, Jacques Bouthier, est mis en examen depuis mai 2022 pour traite d'êtres humains et viols sur mineure notamment. D'abord écroué, il est aujourd'hui sous contrôle judiciaire pour raisons médicales.

Les investigations en France ont débuté par une plainte en mars 2022. Une femme de 22 ans a affirmé avoir été contrainte, mineure, par sa cousine d'avoir des relations tarifées avec des hommes, d'après des éléments judiciaires dont l'AFP a eu connaissance. Parmi eux: Jacques Bouthier, l'une des 500 plus grandes fortunes de France. Elle l'accuse de l'avoir violée, de l'avoir « placée » en 2017 dans un appartement en région parisienne, et de lui avoir imposé des rapports sexuels avec plusieurs hommes. Elle affirme aussi que M. Bouthier lui a demandé de lui « trouver » une mineure, contre 10.000 euros.

Elle explique avoir accepté pour lui tendre « un piège », avec l'accord d'une adolescente de 14 ans: elle a ainsi filmé M. Bouthier dans un lit avec la jeune fille, puis donné la vidéo aux enquêteurs.

Plusieurs mises en examen

De son côté, lors de ses auditions, la jeune fille a affirmé que M. Bouthier l'avait contrainte à se masturber, lui avait touché ses parties intimes, puis laissé 100 euros.

Après cet épisode, l'ex-PDG est soupçonné d'avoir voulu mettre sur pied une équipe pour récupérer la vidéo et forcer la plaignante à quitter la France. Sept autres personnes sont mises en examen, dont son épouse et un ancien du GIGN.

M. Bouthier s'est défendu. En décembre 2022, devant les magistrats instructeurs, il a seulement reconnu des relations sexuelles tarifées consenties avec la plaignante, qu'il croyait majeure. « Je ne pensais pas (lui) faire de mal », avait-il aussi déclaré lors de sa mise en examen.

Le septuagénaire fait également l'objet d'investigations à Paris pour harcèlement sexuel.

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