Santé : Peu informées sur l’ANI, les entreprises veulent dépasser le minimum légal (Vidéo)

Selon une enquête, les entreprises et les salariés ne connaissent pas bien les dispositions de l’Accord national interprofessionnel et la généralisation de la complémentaire santé. Mais ils savent déjà qu’ils préfèrent une négociation des garanties dans l’entreprise, pour aller au-delà du niveau de soin minimum.

Le Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP) publiait son habituel baromètre de la prévoyance mardi 25 mars. L’occasion de revenir sur les tendances des salariés et des entreprises puisque les deux populations sont interrogées par le Credoc, qui réalise cette enquête.

Reportage : L’ANI et les réseaux de soins méconnus des salariés assurés

L’étude apporte un éclairage sur le sujet d’actualité que sont les couvertures santé en entreprise. Contrat collectif ou individuel, tarifs, connaissance de la loi de sécurisation de l’emploi et des réseaux de soins sont autant d’items sur lesquels les répondants se sont exprimés. Sur ces deux derniers points, le reportage ci-dessus montre à quel point la loi est restée pour le moment circonscrite aux grandes entreprises et aux décideurs. Et qu’une communication reste à faire auprès des assurés à propos des réseaux de soins qui sont encore méconnus, malgré leur prédominance dans la gestion des risques et des sinistres en santé.

Les salariés et les petites entreprises, pourtant premières cibles de la mesure, ne sont que très peu informés de ces changements à venir. Ainsi, 57% des salariés “n’ont pas entendu parler de la loi de sécurisation de l’emploi” et 33% des entreprises de moins de 10 salariés. Au total, 71% des entreprises connaissent cette loi, pourcentage relevé par les grands entreprises. Plus étonnant, les salariés ne se disent pas plus informés de l’existence des réseaux de soins, omniprésents auprès des assureurs et pourtant souvent présentés comme avantageux.

32% des salariés non couverts par une complémentaire santé

Suite à cette généralisation de la complémentaire santé, les salariés, qui sont 60% à être couverts par un contrat collectif en leur nom (24% sont sur un contrat individuel et 9% sur le contrat du conjoint), restent indécis sur le tarif. 51% estiment qu’il devrait être unique, 43% l’imaginent indexé sur le salaire.

Du côté de l’entreprise, la réponse est plus tranchée puisque 62% des réponses sont en faveur du tarif unique. Ces mêmes entreprises qui comprennent que les hausses de tarifs des complémentaires santé viennent… des dépenses de santé et des nouvelles taxes (51%). Sauf que chez les petites entreprises, si cette idée domine, 39% estiment que “ces explications ne sont qu’un prétexte pour augmenter les cotisations“. De leur côté, les salariés jugent que ils payent “le juste prix” à 47% tandis que 21% ont conscience que la complémentaire santé collective n’est “pas chère” en comparaison avec un contrat individuel (50% de satisfaits du prix).

Renégocier les garanties dans le cadre de l’entreprise

Sur le marché de la complémentaire à conquérir, les salariés sont très clairs : ils veulent des négociations dans l’entreprise et pas seulement le panier de soin imposé par la loi. 81% des salariés n’ayant pas de complémentaire santé collective souhaitent ainsi que les garanties soient négociées en interne. Et une couverture des ayant-droits est revendiquée par 84% d’entre eux. Les entreprises sont plus partagées, puisque 54% souhaitent adapter les garanties et 62% la couverture des ayant-droits. Logiquement, les écarts sont grands entre les entreprises. Dans les TPE de moins de 9 salariés, 38% s’en tiendront au minimum légal, contre 12% dans les entreprises de plus de 250 salariés. Mais la majorité (52% pour les TPE, 75% pour les grosses PME et plus) reste favorable au dépassement du panier minimum, qui reste à définir.

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