Reportage : L’Europe vue par le Medef

A l’occasion des élections européennes, le Medef a proposé des mesures pour favoriser les entreprises. Les patrons veulent une Europe plus homogène et plus intégrée pour faciliter les développements économiques.

Le 24 avril dernier, l’organisation recevait quelques grands dirigeants européens, parmi lesquels Dimitris Kourkoulas, ministre grec des Affaires européennes, alors que son pays était à la présidence de l’UE, ou encore Enrico Letta, ancien président du Conseil italien. “Nous voulons plus d’Europe“, confie Bernard Spitz, président de la FFSA mais également président du pôle International / Europe au Medef et donc hôte de la manifestation.

L’idée était alors de promouvoir les doléances des patrons pour l’Europe. Celle-ci devait apparaître plus unie, plus homogène en termes de réglementation comme sur les marchés qu’elle regroupe. “Nous voulons une Europe plus globale, plus flexible et plus compétitive“, rappelait Franco Bassanini, président de la Cassa Depositi e Prestiti, et ancien ministre italien.

Les secteurs de l’énergie et des télécoms, spécifiquement, cristallisent ainsi les écarts entre une Europe encore éclatée face aux puissances américaines et anglaises, qui sont des marchés plus concentrés.
Le secteur de la finance semble être, justement, plus homogène du fait des réglementations prudentielles comme Bâle II et III pour les banques et Solvabilité II pour l’assurance.

Selon les patrons et leurs illustres invités, le secteur financier se régule en Europe, mais ses concurrents ne sont pas touchés, créant là une distorsion de concurrence que le Medef appelle à éviter. Pourtant, “si nous avions eu une union bancaire avant la crise de 2008, nous n’aurions pas gaspillé autant d’argent public“, lance M. Letta lors d’un point presse.

De l’Italie à l’Espagne en passant par la Grèce, chacun défend une régulation du secteur financier, admettant par là qu’il remplit, lui, les conditions d’homogénéité. “Les distorsions internes à l’Europe sont moins nombreuses“, reconnait l’un des intervenants. Mais de là à faire du secteur financier un modèle, il y a un pas que personne ne franchira.

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