Une santé d’enfer : Un examen de prévention et ça repart
Dans notre rubrique "Une santé d'enfer", découvrez l'histoire de Claire*, 27 ans, qui a un peu honte de n’avoir pas vu de médecin depuis 4 ans. Insouciance ? Flemme ? Phobie administrative ? Certainement, un peu de tout ça à la fois. Un examen de prévention lui permettra de remettre le pied à l'étrier.
Quand on a 27 ans et qu’on n’a pas vu un médecin depuis 4 ans, on se dit que la vie est belle. Mais qu’il vaut mieux ne pas trop jouer avec la santé.
Après ses études, Claire* est partie en Espagne pour travailler et faire la fête. Là-bas, elle avait son centre de soins primaires. À son retour en France, elle trouve un job et découvre les plaisirs de la nuit parisienne.
Claire procrastine
Claire reprend ses bonnes habitudes, trouve un psy, mais à force de déménager, elle n’a plus de médecin traitant. Puis, il y a eu le Covid qui ne l’a pas encouragée à franchir la porte d’un cabinet médical. Cela tombe bien car elle a beau mettre son corps à rude épreuve, elle est en pleine forme.
Claire a toujours été bonne élève mais sur la santé, elle procrastine. Elle ne sait pas par où commencer, et de toute façon il y a toujours mieux à faire. Jusqu’au jour où un ami lui parle d’un « examen de prévention en santé » personnalisé offert par la Sécurité sociale. (À ne pas confondre avec les rendez-vous de prévention aux âges clé de la vie).
C’est un signe. Il est venu le moment de prendre soin d’elle. Elle cherche sur internet et voit qu’un centre à côté de son bureau en propose. Sur Doctolib, elle trouve un créneau disponible six mois plus tard. Si elle a attendu 4 ans, elle peut patienter six mois supplémentaires.
Une équipe pluridisciplinaire
Le jour J, Claire craint de se faire remonter les bretelles sur l’alcool et les cigarettes. En arrivant, elle doit remplir un questionnaire qu’elle était censée avoir reçu par mail. En plus de renseigner ses antécédents médicaux, l’agent d’accueil lui pose des questions sur sa situation personnelle. La renseigne sur ses droits et lui demande si elle rencontre des problèmes financiers.
Dans la salle d’attente, Claire observe les autres patients, très différents des profils CSP+ qu’elle a l’habitude de côtoyer. Comme ce trentenaire d’origine étrangère qui fait de traducteur de son parent. Ou bien cette jeune fille sur TikTok qui ne détache pas son regard de son écran.
Prise de sang et électrocardiogramme
Pendant 3 heures, elle montera au premier étage pour la prise de sang et faire un dépistage sur des maladies sexuellement transmissibles (MST), puis au quatrième pour voir un médecin. Elle en profite pour faire son rappel de vaccin du tétanos qu’elle avait en retard. Ensuite, elle redescendra au deuxième pour un électrocardiogramme et enfin, ira au troisième pour échanger avec un dentiste.
En sortant, elle a l’impression d’avoir fait ses 10.000 pas. Claire est satisfaite et agréablement surprise d’avoir été traitée sans jugement et avec bienveillance. Elle va devoir attendre un mois pour recevoir le compte-rendu de son examen de prévention avec les résultats de ses analyses biologiques.
En tout cas, cette matinée lui a permis de se reprendre en main et de renouer avec le système de santé. En haut de sa « todo list », trouver un médecin traitant, un gynécologue et un dentiste. On lui a conseillé de s’inscrire sur un site web qui permet de retrouver un médecin traitant proche de chez elle. En une demi-journée, elle a vu 7 professionnels de santé différents. Et elle n’a rien payé. La vie est belle.
*Son nom a été modifié pour garantir son anonymatAvez-vous envie de partager votre expérience ? Partagez vos péripéties avec le système de santé par mail : mvivar@seroni.fr
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