Stratégie : La Maif se lance dans la néo-banque

A l’occasion de son 2e Digitech organisé à son siège, le groupe Maif a annoncé le lancement d’un service de néo-banque en partenariat avec Linxo. Une démarche qui s’inscrit dans la stratégie digitale qui doit mener le groupe jusqu’en 2018.

Baptisé Nestor, ce service d’agrégation bancaire repose sur le principe du regroupement des activités financières de chaque client. Les comptes bancaires, l’épargne salariale, les contrats en gestion de patrimoine ou encore assurance vie seraient rassemblés au sein d’une seule et même application.

Lancement le 20 juin

Ce socle de base est fourni par Linxo, qui opère en marque blanche. D’ici 2 ou 3 ans, le groupe Maif compte ajouter de nouvelles fonctionnalités. Il n’exclut pas par exemple l’intégration d’un comparateur d’offres bancaires. Une base gratuite sera téléchargeable. Pour les services premium, il faudra débourser une trentaine d’euros par an.

La mutuelle d’assurance surfe sur les possibilités offertes pas la directive DSP2 qui prévoit l’encadrement des nouveaux acteurs intervenant sur les marchés des services de paiements, principalement les FinTech et qui va notamment obliger les banques à ouvrir leur « livre » pour permettre le partage des leur données à ces agrégateurs, comme l’explique Pascal Demurger, directeur général du groupe Maif.

Le service doit être lancé le 20 juin auprès d’early adopters, salariés du groupe ou sociétaires qui le souhaitent. Une centaine d’entre eux a été contactée. Parmi eux, 25 se sont dits prêts à tenter l’expérience. La généralisation au grand public se fera à partir du mois de novembre.

« L’enjeu est d’équiper nos sociétaires pour aller sur des fonctionnalités de transaction avec l’ambition de rentabiliser le projet d’ici 4 ou 5 ans », détaille Florent Villain, Strategic Project Officer.

200M d’euros investis sur le digital

Cette incursion dans le monde des moyens de paiements et des agrégateurs, sans pour autant avoir vocation à se substituer au secteur bancaire, selon le groupe, s’inscrit dans une stratégie digitale plus large qui repose sur investissement total de 200M d’euros.

Trois axes majeurs ont été identifiés par Pascal Demurger. En premier lieur, l’expérience utilisateur. « Nous commençons à intégrer des fonctionnalités conversationnelles sur maif.fr, indique-t-il. Nous avons mis en place une équipe de conseiller digitaux formés aux réseaux sociaux pour répondre aux sociétaires via ses canaux. »

Un autre tourne autour du data. « La problématique devient de la data devient individuelle et prédictive », souligne le directeur général du groupe. « Nous travaillons autour des API pour exporter facilement des services d’assurance vers des partenaires comme Koolicar. Nous sommes par ailleurs toujours dans une phase d’exploration en ce qui concerne l’utilisation des objets connectés », ajoute Romain Liberge, CDO de la Maif

Enfin, dernier pan de cette stratégie, le développement de la culture interne, pou favoriser l’appréhension des usages numériques par les 7.000 collaborateurs. Tous bénéficieront ainsi de Mooc et de Cooc.

Le groupe Maif cherche à diversifier son activité, consciente que demain ce ne sera peut-être pas l’assurance qui constituera sa principale source de revenus.

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