Scor : CIAM demande le départ de Denis Kessler

Denis Kessler, PDG de Scor
Le président de Scor Denis Kessler.

Le fonds d’investissement CIAM, actionnaire minoritaire du réassureur Scor, a annoncé lundi avoir déposé une résolution pour la prochaine assemblée générale du groupe demandant que son patron DenisKessler renonce à sa fonction de président du conseil d’administration.

“Il s’agit du seul moyen en droit français de faire en sorte que M. Kessler se sépare des rôles de président et de directeur général. En se retirant du conseil, il resterait directeur général, sans poste au conseil”, souligne CIAM dans une communication transmise à la presse. L’entreprise a réagi lundi en fin de journée en appelant ses actionnaires “à rejeter le projet de résolution présenté par CIAM”.

Ce dernier estime que “la gouvernance dysfonctionnelle du groupe Scor est manifeste et pose de sérieux problèmes dans la gestion du groupe et augmente les risques en tant qu’actionnaire”. Il recommande par conséquent “de nommer l’un des administrateurs indépendants existants au poste de président”, estimant par ailleurs qu'”un président au profil international serait bien placé pour diriger Scor, dont 62% des activités se situent hors d’Europe”.

“Lors de sa réunion de ce jour, le Conseil d’administration de Scor a décidé, à l’unanimité, de réaffirmer son total soutien à Denis Kessler et Augustin de Romanet et, en conséquence, de recommander aux actionnaires de Scor de voter contre le projet de résolution déposé par CIAM et en faveur des projets de résolution soumis par le Conseil d’administration de Scor”, a réagi l’entreprise dans un communiqué, estimant que les affirmations de CIAM étaient “gravement infondées, erronées et trompeuses”.

Le fonds d’investissement CIAM détient un peu moins de 1% des parts de Scor. Il est entré au capital du réassureur en septembre 2018, après que l’assureur mutualiste Covéa avait révélé avoir soumis une offre de rachat à la direction de Scor, qui lui avait sèchement opposé une fin de non-recevoir. Dans cette affaire aux multiples rebondissements, s’en était suivi une série de courriers peu amènes entre la dirigeante de CIAM, qui souhaitait que cette offre de rachat soit examinée en détail, et Denis Kessler, le PDG de Scor.

Le fonds reproche entre autres à la direction du réassureur d’avoir rejeté l’offre en dépit d’un prix d’achat jugé attractif et l’accuse d’être “animée par la volonté de préserver ses intérêts personnels” plutôt que l’intérêt social de l’entreprise. Des accusations dont s’est vigoureusement défendu M. Kessler.

Estimant que “le traitement de l’offre d’achat de Covéa n’a pas été réalisé conformément aux règles”, CIAM considère que le conseil d’administration de Scor n’est pas suffisamment indépendant et appelle les actionnaires à ne pas soutenir le renouvellement d’Augustin de Romanet, l’administrateur référent, au regard de sa “relation historique avec Denis Kessler”. Le fonds tance aussi le niveau de rémunération de M. Kessler, qu’il ne juge
“pas justifié par rapport aux autres sociétés comparables“. Âgé de 67 ans, M. Kessler était arrivé à la tête de Scor en 2002, dans un contexte de quasi faillite de la société fragilisée par les attentats du World Trade Center. Son mandat court jusqu’en 2021.

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