Scandale AIG : Obama met en garde contre l’utilisation à outrance du code fiscal

    Le président américain Barack Obama a mis en garde dimanche contre la tentation d'”utiliser le code fiscal pour punir les gens”, alors que le Congrès étudie un projet de loi imposant à 90% les primes telles que celles octroyées par l’assureur AIG, renfloué par l’Etat.

    “En général, je pense qu’il n’est pas souhaitable de passer des lois qui visent seulement un petit groupe d’individus. Il faut passer des lois qui puissent être appliqués de manière vaste. Et en général, il n’est certainement pas souhaitable d’utiliser le code fiscal pour punir les gens”, a-t-il déclaré dans l’émission “60 minutes” sur CBS. “Il est compréhensible que les gens soient consternés” après le versement ce mois-ci de 165 millions de dollars de primes à des cadres de l’assureur AIG, sauvé de la faillite par des aides publiques de plus de 170 milliards, a estimé le président. Toutefois, “essayons de voir si nous pouvons agir de manière légale et constitutionnelle”, a-t-il ajouté.

    “Ce que j’ai essayé de souligner cette semaine, et que je vais continuer à souligner au cours des prochains mois, alors que nous nous dépêtrons de cette affaire, c’est qu’on ne peut pas gouverner par la colère”, a-t-il conclu.

    La Chambre des représentants américaine a adopté jeudi un projet de loi imposant à 90% les primes telles que celles octroyées chez AIG. Cet impôt viserait les salariés dont la rémunération dépasse les 250.000 dollars par an dans des entreprises qui ont reçu plus de cinq milliards de dollars d’aide publique.

    Au Sénat, un projet de sanction fiscale a également été introduit, prévoyant d’imposer à 35% les entreprises et les bénéficiaires de primes. A l’instar de Barack Obama, certains sénateurs ont émis des doutes sur le bien-fondé de tels châtiments fiscaux. “Je pense que l’imposition d’une taxe sur un groupe limité de gens soulève des questions constitutionnelles”, a déclaré dimanche le président de la Commission budgétaire du Sénat, Kent Conrad, sur la chaîne de télévision ABC.

    “Si j’étais responsable d’AIG, j’appelerais ces gens et je leur dirais +rendez les primes ou vous êtes virés+. On peut faire ça puisqu’on possède le groupe”, qui appartient désormais à 80% à l’Etat, a-t-il dit.”Les gens sont choqués, comme ils devraient l’être. Mais ne sur-réagissons pas comme le Congrès le fait, fourche en main, et abusant d’une des autorités-clés du gouvernement qui consiste à prélever des impôts”, a de son côté jugé sur CNN le sénateur républicain Judd Gregg.

    Venant alimenter le scandale, un journal local américain avait indiqué samedi que l’assureur AIG avait versé plus de 50 millions de plus qu’officiellement annoncé en primes, soit 218 millions de dollars.

    AIG a communiqué ces nouveaux chiffres vendredi au ministère de la Justice du Connecticut (nord-est) en précisant que “quelque 55 millions de primes de rétention avaient déjà été payés en décembre”, selon le Hartford Courant. Un porte-parole d’AIG, cité par le Chicago Tribune, a assuré que le PDG d’AIG “Edward Liddy avait indiqué dans un courrier à M. Geithner qu’un paiement avait été effectué en décembre avant le dernier paiement en mars” de 165 millions de dollars.

    Source AFP

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