Santé / Centre de soins : Le GCM fixé le 9 mai pour les centres des Bouches-du-Rhône

Le tribunal de grande instance (TGI) de Marseille, qui devait se prononcer mardi sur la prolongation de la période d’observation du Grand conseil de la Mutualité (GCM) et le sort de onze centres de santé et une clinique des Bouches-du-Rhône, rendra finalement sa décision le 9 mai.

« On a de très bonnes raisons de croire qu’il se prononcera pour la prolongation de la période d’observation » de six mois, a dit Me Michel Moatti, l’avocat du GCM, placé en redressement judiciaire en novembre.

« Le procureur, comme l’administrateur judiciaire, se sont associés à notre demande », a-t-il expliqué à l’issue d’une audience tenue mardi à huis clos, tout en soulignant qu’il « y (avait) encore beaucoup de travail », même si un certain nombre de mesures déjà adoptées avaient commencé à porter leurs fruits.

« L’entreprise est viable puisqu’elle ne génère plus de passif depuis novembre, nous avons même constaté une légère hausse des résultats », a affirmé à l’AFP la présidente du GCM, Sandra Cammilleri-Allais, qui s’est dite « déterminée ».

Evoquant ce passif, chiffré à 26M d’euros par la CGT, Me Moatti a ainsi précisé que depuis novembre, « la perte globale avait été réduite de 20% », avançant qu’il faudrait nécessairement « accélérer le mouvement » compte tenu « du peu de trésorerie ».

Pour Hélène Honde, déléguée CGT du GCM et représentante des salariés, « c’est une première bataille de gagnée », même si « on réclame toujours la tenue d’une table-ronde » avec l’Agence régionale de santé (ARS), la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) et les collectivités territoriales.

La syndicaliste a également souligné que les salariés attendaient, d’ici à un mois, les résultats d’un rapport demandé par le ministère de la Santé à l’Inspection générale des Affaires sociales (IGAS), qui devrait établir des « préconisations ».

Le 8 novembre 2011, le TGI avait ouvert une procédure de cessation de paiement et confirmé la mesure de redressement judiciaire avec période d’observation de six mois. En choisissant mardi de reporter sa décision, le tribunal, qui aurait pu prononcer la liquidation judiciaire, « a décidé de ne pas priver la société d’un mois de période d’observation », a précisé Me Moatti.

Le GCM, premier réseau de soins privés à but non lucratif des Bouches-du-Rhône, accuse un déficit de 4M d’euros pour un chiffre d’affaires de 85M d’euros. Ses 1.200 salariés soignent, dans onze centres de santé et une clinique, 10% de la population du département, soit 200.000 personnes, qui bénéficient ainsi notamment d’un accès aux soins et de l’avance du tiers payant.

Devant le TGI, et sous une pluie fine, salariés et usagers des centres de santé du département (2 à 3.000 selon les organisateurs, 400 selon la préfecture) ont manifesté derrière des banderoles clamant « mon centre j’y tiens, je le soutiens ».

Plusieurs élus locaux étaient présents, dont le maire (PS) de Miramas Frédéric Vigouroux, qui a déploré que ses « administrés (aient) beaucoup plus de mal avec le pouvoir d’achat en baisse » et doivent « rogner sur la santé ».

Marseille, 10 avril 2012 (AFP)

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