Santé : 600 manifestants pour défendre la santé mutualiste à Marseille

Près de 600 personnes ont manifesté mardi à Marseille pour réclamer une table ronde sur l’avenir des centres de santé et cliniques mutualistes des Bouches-du-Rhône, menacés de fermeture par la cessation de paiement de leur maison mère, une demande rejetée par le préfet.

A l’appel des comités de soutien, élus, personnels et usagers des centres de santé se sont réunis devant la préfecture où une délégation a été reçue. Le 8 novembre, à l’occasion d’une précédente mobilisation, le directeur de cabinet du préfet avait annoncé que celui-ci allait réunir une table ronde avec toutes les parties prenantes.

« Il y a eu un revirement scandaleux de la part du préfet. Il est revenu sur ses promesses d’organiser une table ronde » avec l’ARS (agence régionale pour la santé), la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) et les collectivités territoriales, a déclaré aux manifestants Hélène Honde, secrétaire du syndicat CGT des employés du Grand Conseil de la Mutualité (GCM), après avoir été reçue en préfecture.

« La mobilisation doit redoubler. L’Etat et l’ARS ne mesurent pas la gravité de la situation, affirmant simplement que les centres de santé ne vont pas fermer », a ajouté le Dr Dominique Eddi, secrétaire du syndicat des médecins du GCM. Il a appelé à une mobilisation le 24 janvier, à l’occasion de la venue à Marseille du président de la République Nicolas Sarkozy.

Ces annonces ont été accueillies par les sifflets des manifestants qui disposaient de banderoles sur lesquelles on pouvait notamment lire « Gardons notre clinique de proximité » ou « La carte bleue ne doit pas remplacer la carte vitale ».

Onze centres de santé dans le département et deux cliniques à Marseille, soit 1.200 salariés, sont menacés par la procédure de cessation de paiement ouverte le 8 novembre par le tribunal de grande instance (TGI).

Mardi, le TGI a choisi de ne pas prononcer la liquidation judiciaire « et a confirmé la mesure de redressement judiciaire avec une période d’observation de six mois, qui a débuté le 8 novembre et qui est renouvelable deux fois », a précisé à l’AFP Catherine Roncin, médecin-directeur du centre de santé de Gardanne (Bouches-du-Rhône).

Le Dr Roncin a ajouté que « la Sécu accusait un retard de paiements à hauteur de 2M d’euros » au bénéfice du GCM. Le premier réseau de soins privés à but non lucratif du département accuse un déficit de 4M d’euros pour un chiffre d’affaires de 85M d’euros. Il soigne 10% de la population des Bouches-du-Rhône, soit 200.000 personnes.

La CGT, le syndicat des médecins et celui des dentistes proposent de constituer un groupement d’intérêt public réunissant collectivités et professionnels mutualistes autour de l’Etat, pour débloquer un fonds d’urgence et trouver des solutions de financement pérennes.

La direction a présenté un plan qualifié de « la dernière chance » pour revenir à l’équilibre de gestion, prévoyant notamment l’externalisation des activités hospitalières de la clinique mutualiste de Bonneveine à Marseille et l’augmentation du nombre d’actes des médecins généralistes.

Marseille, 10 janvier 2012 (AFP)

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