Risques climatiques : Assureurs et banquiers suisses sous pression

Le gendarme suisse des marchés financiers a renforcé les exigences à l’égard des grandes banques et assurances qui devront communiquer sur les risques climatiques à compter du 1er juillet.

Après une grande consultation avec des représentants du secteur mais aussi notamment avec ONG et membres du monde académique, la Finma, l’autorité de surveillance des marchés financiers en Suisse, va exiger que les grandes banques et assurant fournissent “des informations qualitatives et quantitatives dans ce domaine”, a-t-elle annoncé lundi.

Les banques et assurances ont déjà l’obligation de fournir des informations sur les risques auxquels elles sont exposées, la Finma estimant que les conséquences du changement climatique en font également partie dans la mesure où elles peuvent entraîner, “à long terme, des risques importants pour les établissements financiers”, a-t-elle précisé.

Encourager la transparence constitue une priorité, a mis en avant la Finma, “au même titre que la prise en compte des risques climatiques” dans l’activité de surveillance, a-t-elle ajouté. La transparence sur les risques climatiques vise également à empêcher les “tromperies au sujet des propriétés durables d’un produit”, a précisé la Finma.

Les grandes banques et assurances auront l’obligation de décrire leurs principaux risques financiers liés au climat ainsi que leur influence sur leur stratégie. Elles devront rendre compte du processus visant à identifier, évaluer et gérer les risques financiers liés au climat mais aussi fournir des données quantitatives sur ces risques.

Elles devront également décrire les grandes caractéristiques au niveau de la gouvernance concernant les risques financiers liés au climat. “Ces règles de transparence accrues montrent que les critères ESG (Environnementaux, sociaux et de gouvernance) et l’investissement durable” gagnent en importance, a réagi Simon Foessmeier, analyste chez Vontobel. Dans une étude réalisée avec le cabinet d’audit PwC, la branche suisse de l’organisation de protection de l’environnement World Wildlife Fund (WWF) a analysé les progrès des banques dans la prise en compte des risques climatiques.

La fondation, qui avait déjà procédé à un premier classement il y a quatre ans de 15 grandes banques de détails a noté que 7 des principaux établissements ont désormais de bonnes pratiques en matière de durabilité, contre trois seulement auparavant. Des lacunes subsistent, a-t-elle cependant noté, estimant que les banques ont encore du chemin à parcourir.

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