Retour des dividendes et d’éventuelles acquisitions chez Fortis Holding

    La société d’assurance belge Fortis Holding, héritière du fleuron financier du Benelux Fortis, démantelé suite à la crise financière, va reprendre le versement de dividendes et recommence à envisager d’éventuels achats, après un bilan stratégique conclu vendredi.

    “Fortis a l’intention de reprendre le paiement d’un dividende annuel régulier en espèces de l’ordre de 40% à 50% du bénéfice net des activités d’assurances”, a annoncé la société dans un communiqué. Les premiers dividendes doivent être payés en 2010 au titre de l’exercice 2009, a précisé le patron, Bart De Smet, lors d’une conférence téléphonique.

    Selon les prévisions de résultat de Dirk Peeters, analyste chez KBC Securities, cela ne fera jamais que 8 à 10 centimes par action. Mais cela devrait quand même mettre un peu de baume au coeur des actionnaires, qui se sont sentis floués par la façon dont Fortis a traversé la crise financière.

    Le bancassureur belgo-néerlandais, menacé de faillite, a en effet été démantelé il y a un an. L’Etat néerlandais a nationalisé les activités aux Pays-Bas, le français BNP Paribas a racheté la banque belge (devenue BNP Paribas Fortis) et seules les activités restantes d’assurance en Belgique et à l’international ont été conservées par Fortis Holding.

    Cette dernière juge aujourd’hui sa capitalisation “adéquate”, avec “un ratio de solvabilité de 229% du minimum réglementaire” et l’objectif de le maintenir au moins à 200%, selon son communiqué.

    Fortis dit aussi disposer d’un capital “discrétionnaire” de 1,3 milliard d’euros. Une partie, non chiffrée, doit servir de “coussin prudentiel en raison des incertitudes persistantes, notamment sur le plan des dossiers juridiques”. Certains actionnaires ont notamment engagé des recours judiciaires contre le démantèlement.

    Mais ce capital pourra aussi “financer d’éventuels investissements”. Fortis Holding veut en effet “améliorer la rentabilité de ses activités existantes, mais compte également générer une progression significative du chiffre d’affaires”.

    La société compte “poursuivre sa croissance sur plusieurs marchés sélectionnés en Europe et en Asie, principalement par le biais de partenariats avec des distributeurs de premier plan”, sur le modèle des récentes alliances avec Tesco au Royaume-Uni ou UBI Banca en Italie.

    Néanmoins, la société “n’envisagera que des acquisitions répondant à des critères stricts et uniquement dans les marchés où elle détient un avantage concurrentiel par sa présence ou sa capacité à y conclure un partenariat solide avec un distributeur de premier plan”, prévient-elle.

    Le montant disponible est en tout cas insuffisant pour envisager de racheter les activités néerlandaises d’assurance qui ont été nationalisées, un rêve encore caressé par certains actionnaires. “Je ne crois pas vraiment qu’il y ait une forte probabilité que cela arrive un jour”, a reconnu M. De Smet, confirmant que la holding “ne travaille pas sur ce dossier”.

    Fortis Holding a en revanche lancé une offre pour racheter une partie de sa dette, à hauteur d’un milliard d’euros. Et pour définitivement tourner la page, elle a commencé à préparer son changement de nom. La marque Fortis a en effet été rachetée par BNP, et la holding devra cesser de l’utiliser en mai 2011 au plus tard.

    A la Bourse de Bruxelles, l’action Fortis Holding montait de 0,66% à 3,04 euros vers 07H30 GMT.

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