Résultats 2016 : Bénéfice net en hausse en assurance pour Crédit Mutuel

Sur fond de querelle interne au long cours, le groupe mutualiste Crédit Mutuel a annoncé mardi un bénéfice net 2016 en hausse de 7,7% à 3,25 milliards d’euros, soutenu notamment par ses acquisitions.

“En pratique, au-delà des déclarations, la confédération fonctionne de manière satisfaisante”, a assuré lors d’une conférence de presse Nicolas Théry, président de la Confédération nationale du Crédit Mutuel (CNCM), organe central de la banque mutualiste. Le responsable est revenu, en présentant ces résultats annuels, sur les multiples différends opposant l’organe central à Arkéa, son affilié, dont le différend portant sur la communication d’informations financières demandées par le superviseur bancaire, la Banque centrale européenne (BCE).

“Le conseil d’Etat a tranché le 13 décembre en assortissant sa décision d’une astreinte de 8.000 euros par jour si les informations n’étaient pas fournies”, a-t-il rappelé, précisant qu’Arkéa les avait transmises depuis. Le plan de redressement (qui définit les réponses que prévoit d’apporter une banque dans plusieurs scénarios de tensions extrêmes, ndlr) du groupe a ainsi été notifié à la BCE le 20 janvier, a indiqué M. Théry. Interrogé sur les inquiétudes des salariés d’Arkéa en matière d’emploi, le responsable de l’organe central du Crédit Mutuel a indiqué que la confédération n’avait “aucun rôle en matière d’emploi”. “L’emploi, l’organisation, les processus commerciaux, le développement relèvent des groupes régionaux”, a-t-il souligné.

“Nous sommes heureux d’avoir un groupe autonome qui se développe dans le cadre du Crédit Mutuel et qui nourrit les résultats du groupe (…), nous n’avons aucune intention de nous livrer à une quelconque centralisation ou prise de contrôle”, a-t-il garanti. L’an dernier, le produit net bancaire (équivalent du chiffre d’affaires, ndlr) du groupe est ressorti en progression de 3,1% à 16,8 milliards d’euros, tiré en partie par la plus-value réalisée lors de la cession de titres Visa.

Dans le détail, le bénéfice de la banque de détail a accusé un recul à 1,88 milliard d’euros contre 2,05 milliards en 2015, plombé par l’environnement de taux bas persistants qui ont rogné les marges du groupe ainsi que par la prise de contrôle exclusif de l’enseigne Targobank en Espagne. En revanche, la branche assurance, “deuxième métier” revendiqué par le groupe, a affiché un bénéfice en hausse de 3,8% à 976 millions d’euros, cette activité contribuant pour 30% au résultat net du groupe.

En termes de solvabilité, le groupe Crédit Mutuel affichait en 2016 un ratio de fonds propres “durs” (soit les apports des actionnaires et bénéfices mis en réserve rapportés aux crédits consentis) de 15,7%, au-dessus des exigences réglementaires.

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