Résultats 2011 : Groupama a vécu un exercice « frappé par les apurements »

Groupama a enregistré un résultat net déficitaire de 1,8Md d’euros en 2011, en raison des dépréciations sur ses obligations grecques et son portefeuille actions. La nouvelle direction veut croire en une année 2012 sous de meilleurs auspices, grâce à un recentrage sur « le métier d’assureur » selon son directeur général, Thierry Martel.

Nous avons vécu un exercice 2011 lourdement frappé par les apurements sur nos actifs” détaille d’entrée Thierry Martel, directeur général de Groupama.
Les exceptionnels, ces facteurs qui ont plombé Groupama en 2011 et qui ont précipité la réorganisation de l’assureur sont de deux types.

En premier lieu, la dette grecque, dont Groupama possédait jusqu’à 3,2Mds d’euros d’obligations, achetées entre 2001 et 2009 et qui a constitué une dépréciation de 1,55Md d’euros sur l’année 2011. “Nous avons réalisé une décote de 73% équivalant à 2,3Mds d’euros en brut, 1,55Md net d’impôts” a précisé Christian Colin, directeur général délégué.

Autre facteur défavorable, la chute des marchés financiers qui a affecté le portefeuille actions de Groupama. La chute en bourse de Société Générale et Véolia notamment ont obligé l’assureur à passer des dépréciations d’1,5Md d’euros pour 2011.

Chiffre d’affaires en légère baisse, résultat opérationnel en forte hausse

Avec un chiffre d’affaires de 17,2Mds d’euros, en baisse de 2,2% en 2011, Groupama a résisté dans la tourmente financière sur son métier d’assureur. Comme le marché, le chiffre d’affaires a été impacté par l’assurance de personnes qui recule de 8,2% par rapport à 2010. Dans le même temps, le dommage se redresse, avec un gain de 3,7%.

Thierry Martel a parlé d’un “très net redressement de la rentabilité opérationnelle. Le moteur commercial et technique a bien fonctionné“.
Dans les chiffres, le résultat opérationnel est en effet en progression de 800%, à 309M d’euros contre 39M l’an passé, notamment grâce au résultat opérationnel de l’assurance de biens et de responsabilité qui passe d’une perte de 14M d’euros en 2010 à 355M d’euros en 2011.

Groupama, en 2011, a gagné 110.000 contrats en assurance auto, 73.000 en habitation et 32.000 en santé. En assurance-vie, Groupama est resté dans une collecte positive tout au long de l’année ont affirmé ces dirigeants, faisant un peu mieux que le marché. L’assureur a pu également pousser la vente d’unités de compte qui correspondent à 12,1% de la production contre 4,7% en 2010 selon un communiqué.

La marge de solvabilité à 107%, avec l’apport de la CDC

Le résultat net est logiquement en fort retrait, du fait des dépréciations. Malgré un résultat opérationnel de 309M d’euros, les obligations grecques coûtent 1,55Mds. Les soubresauts des marchés financiers obligent une dépréciation de 932M d’euros (du fait de plus values) auxquels s’ajoutent enfin 162M de dépréciations de certaines filiales en Roumanie et en Grèce notamment. Pour le positif, l’apport de l’opération Silic – Icade permet une plus value de 578M d’euros.

Résultat ? Groupama affiche un résultat net de -1,762Md d’euros, affectant directement les fonds propres de l’assureur qui a fait le choix de ne pas répercuter sur les assurés sa mauvaise année. Logiquement, ceux-ci passent de 7Mds d’euros à 5,2Mds.

La marge de solvabilité a bien été sauvée par les opérations de fin d’année. Avec 107% de marge, Groupama passe l’examen. Mais, c’est en comptant les apports de 300M d’euros de l’achat d’actions préférentielles de Gan Eurcourtage et les 578M d’euros de l’opération Silic – Icade que Groupama atteint un tel taux. Sans aide, Groupama n’aurait pas atteint la marge réglementaire.

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