The Human Safety Net France, Fondation de l’assureur Generali, en partenariat avec l’agence Intersection Le Lab, présente une étude sur l’insertion professionnelle des personnes en exil forcé. Au cœur de cette étude, un constat édifiant : les femmes représentent la moitié des réfugiés dans le monde et pourtant leur prise en charge dans les politiques d’accueil reste largement insuffisante. Pour Elise Ginioux, membre du Comité exécutif de Generali France, en charge du marketing, de la communication et de la durabilité et Présidente de The Human Safety Net (THSN) France, il y a urgence à agir en faveur de leur insertion sociale et professionnelle afin de les accompagner vers l’autonomie et l’émancipation.
Contrairement aux idées reçues, les réfugiés ne sont pas tous des jeunes hommes seuls qui prennent la route de l’exil pour fuir les conflits ou les persécutions. En réalité, la moitié des réfugiés dans le monde sont des femmes. Elles sont pourtant totalement invisibilisées dans les débats, absentes des discours politiques, des médias, des travaux de recherche.
Leur prise en charge constitue également un véritable angle mort de la politique publique alors même qu’elles font face à des défis colossaux. Les femmes réfugiées sont davantage confrontées à des violences physiques, sexuelles ou psychologiques. Les chiffres sont alarmants : près de 70% des demandeuses d’asile ont subi un viol avant leur arrivée en France, et un tiers des femmes ont même été violées sur notre propre territoire.
Les répercussions sur leur santé mentale sont désastreuses. Mais malgré le poids de leurs traumatismes, elles vont devoir apprendre la langue, trouver un logement, faire reconnaître leur diplôme, comprendre comment fonctionne le marché du travail tout en assumant souvent la charge de leurs enfants. S’intégrer et décrocher un emploi dans ces conditions est tout sauf aisé.
« L’insertion professionnelle des femmes réfugiées reste un angle mort des politiques d’accueil. »
Le choc lié à l’exil, la perte de confiance en elle, le fait aussi tout simplement d’être une femme font qu’elles peinent à s’insérer sur le marché du travail. En effet, doublement discriminées de par leur statut et leur genre, à peine 22% d'entre elles accèdent à l'emploi, contre 53% des hommes, alors même qu’elles représentent 40% des réfugiés en France. Et lorsqu’elles y parviennent, elles sont généralement contraintes de travailler à temps partiel, avec des horaires tardifs et éclatés ce qui, on le sait, est une source de forte précarisation.
The Human Safety Net France vient de publier une étude avec l’agence Intersection Le Lab qui plaide en faveur d’une adaptation des dispositifs d’insertion professionnelle pour assurer une meilleure prise en charge des femmes réfugiées. Le défi est considérable car cela suppose de mobiliser l’ensemble des acteurs afin de proposer un accompagnement agissant simultanément sur les aspects sociaux, professionnels, psychologiques, administratifs.
C’est l’enjeu auquel nous voulons répondre à travers nos actions. Au cours des deux prochaines années, nous nous sommes engagés à soutenir, à l’occasion du dernier Sommet des Réfugiés du UNHRC, 400 femmes réfugiées pour les aider à se former, à retrouver un emploi ou à créer leur propre entreprise. L’objectif est de favoriser la place des femmes réfugiées dans les dispositifs soutenus par The Human Safety Net.
Ce soutien est essentiel pour renforcer leur autonomie. Nous sommes portés par la conviction que les personnes réfugiées ont beaucoup à apporter à notre pays, à condition de les aider à révéler leurs talents et libérer leur potentiel.
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