La perte d’autonomie ou la dépendance ne fait pas recette. Et pourtant l’enjeu est de taille et les Français en sont conscients.
Ca ne se bouscule pas beaucoup au portillon de l’assurance dépendance. Les offres sont encore rares et quelques acteurs, Axa, la Banque Postale et Crédit Agricole, concentrent presque l’entièreté du marché. La Banque Postale vient d’ailleurs de refondre son offre. Le manque de cadre public explique peut-être cette frilosité. Pourtant, dans 30 ans, le nombre de personnes de plus de 75 ans aura doublé par rapport à aujourd’hui. Et la question du financement, mais aussi de la mutualisation se posera forcément pour le placement dans des établissements spécialisés dont la facture avoisine, voire dépasse les 4000 euros mensuels.
Le maintien à domicile oui, mais…
Il faut dire que les pouvoirs publics peinent à prendre le sujet à bras-le-corps. La grande réforme de la dépendance est toujours dans les cartons. Pourtant, depuis 2010 et les premiers échanges autour du sujets près d’une vingtaine de rapports ont vu le jour. Certes la loi sur la perte d’autonomie passe en lecture devant le Sénat le 17 mars prochain. Mais le texte se penche sur la question essentiellement sous l’angle du maintien à domicile au détriment de l’hébergement en centre spécialisé.
Une solution que semblent privilégier les Français selon le 7e baromètre Ocirp sur la perte d’autonomie. Ces derniers sont 80% à plébisciter le maintien à domicile. Pour autant cela pose la question des aidants et de leur soutien. D’autant qu’à terme, leur population va décroître relativement à celle des personnes du 3e et du 4e âge. Le seul prisme du financement ne suffit pas à embrasser toute la situation.
Les objets connectés en renfort
85% Français pensent toutefois qu’ils doivent anticiper une éventuelle perte d’autonomie. Mais 71,4% avouent ne pas être protégés contre ce risque. Beaucoup de préoccupations passent avant : le pouvoir d’achat, la santé, l’emploi, le logement… Et la vieillesse reste un sujet tabou selon Jean-Manuel Kupiec, directeur général adjoint de l’Ocirp.
Pour se couvrir les Français comptent sur une intervention de l’Etat, mais sont conscients que le salut paseera par une solution mixte. 60% d’entre eux optent pour un financement par la solidarité nationale et une assurance complémentaire. L’entreprise peut être le moteur pour cette assurance complémentaire. Le contrat collectif est ainsi privilégié par 68% des personnes interrogées dans le baromètre.
Autre solution, celle des objets connectés. On en revient alors à la question du maintien à domicile. Le domotique, et autres montres connectés permettraient de prolonger le maintien à domicile par l’adaptation du logement à la condition de la personne en perte d’autonomie et par un système d’alerte et de surveillance de l’état de santé général. Mais se pose alors la question de la fracture numérique. A moins que l’Assurance maladie ne décide de rembourser les objets connectés comme le préconise l’Ordre des médecins.