Deux témoignages (publiés par Libération) étayant la piste d’une tromperie sur la nature du Mediator de la part de Servier pourraient aboutir à la mise en examen du laboratoire.
Le laboratoire Servier a été convoqué par les trois juges d’instruction parisiens en charge des informations judiciaires ouvertes pour « tromperie aggravée », « homicides et blessures involontaires » ainsi que pour « escroquerie au préjudice des caisses de Sécurité sociales et mutuelles ».
Le fabriquant du Mediator pourrait être mis en examen dans le cadre de ces enquêtes suite à cette convocation, selon les déclarations de l’avocat du laboratoire Me Hervé Temime à l’AFP. L’entreprise Servier est en effet accusée d’avoir dissimulé le caractère coupe-faim du médicament, mis sur le marché comme antidiabétique.
Deux anciens chercheurs chez Servier témoignent
Deux anciens chercheurs de chez Servier aujourd’hui à la retraite, entendus cet été par la justice, ont étayé l’idée de tromperie sur la nature du médicament. Selon Libération, Jean Charpentier, neurochirurgien qui a rédigé les études destinées à obtenir l’autorisation de mise sur le marché, a déclaré que « son travail avait été caviardé, voire falsifié, afin que le Mediator soit reconnu comme antidiabétique ».
Le scientifique a ajouté, toujours selon le quotidien, que « toute référence à l’effet coupe-faim du Mediator ainsi que sa parenté chimique avec l’amphétamine » avait été supprimées. Selon Le Figaro et Libération, qui ont consulté les interrogatoires, Jacques Duhault, pharmacologue qui a participé à la fabrication du Mediator, a lui aussi confirmé l’effet anorexigène du médicament. Ces accusations de tromperies sont toujours niées par le groupe Servier.
Servier ne serait plus couvert par Axa
La reconnaissance du caractère coupe-faim du Mediator exclurait l’intervention d’AXA Corporate Solutions. La police d’assurance qui couvre le laboratoire Servier en responsabilité civile ne prend en effet pas en charge les produits anorexigènes.