Matignon convoque les assureurs-crédit accusés de fragiliser les PME en cette période de crise

    francois-fillon-70Les principaux assureurs-crédit français, accusés de réduire leur couverture des entreprises, principalement des PME, depuis le début de la crise, participeront aujourd’hui à une réunion avec le Premier ministre François Fillon, a indiqué lundi Matignon.

    “Il s’agit de s’assurer que les résultats enregistrés sur le financement des entreprises par les banques ne soient pas freinés par les difficultés pour trouver un assureur-crédit”, a précisé Matignon.

    L’assurance-crédit, qui concerne environ un quart des entreprises en France, a pour vocation d’assurer une entreprise contre les risques d’impayés de ses clients.
    Les assureurs-crédit sont régulièrement accusés de réduire leurs couvertures avec l’aggravation de la crise, pour préserver leur situation financière.

    Seront présents mardi la ministre de l’Economie Christine Lagarde, le secrétaire d’Etat chargé des PME Hervé Novelli, le médiateur du crédit René Ricol, le président de l’Union professionnelle artisanale (UPA) Pierre Martin et le président de la FNSEA Jean-Michel Lemétayer.

    “On ne peut pas sortir de cette réunion sans engagements précis”, a déclaré M. Ricol à l’AFP. Le médiateur souhaite notamment que les assureurs-crédit s’engagent à informer suffisamment en amont les entreprises, clientes ou non, qui voient abaissée la note qui leur est attribuée par les assureurs en fonction de leur solvabilité.

    Pour M. Ricol, un abaissement de notation, qui entraîne le plus souvent un raccourcissement des délais de paiement pour l’entreprise concernée, “peut plier une boîte”. L’information préalable permettrait, selon le médiateur, de mettre en oeuvre suffisamment tôt des dispositifs de substitution à l’assurance-crédit.

    Le gouvernement doit prochainement lancer un dispositif dit CAP+ (complément d’assurance-crédit public), qui permettra d’apporter une garantie publique à des risques non couverts par les assureurs-crédit, à hauteur de 5 milliards d’euros, selon Bercy.

    “On ne veut pas changer leur modèle, leur demander de prendre des risques qu’ils ne peuvent pas assurer”, a tempéré M. Ricol, “mais qu’ils informent assez vite” les entreprises qui font l’objet d’un abaissement de notation.
    Pour le médiateur, la question des assureurs-crédit est aujourd’hui centrale pour les entreprises. “Si vous faites une réunion avec 500 chefs d’entreprise, ils ne parlent pas de banques, mais d’assureurs-crédit”, a-t-il affirmé.

    La Confédération des petites et moyennes entreprises (CGPME) s’est ainsi plainte régulièrement ces derniers mois des restrictions des garanties des assureurs-crédit.

    AFP

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