Les tarifs d’assurance « vont vers des augmentations modérées »

    Plus que la crise, les Mutuelles d’assurances ont vécu « globalement une mauvais année » en raison de la hausse de la sinistralité, autant « en fréquence qu’en coût » a présenté Gérard Andreck, président du Groupement d’entreprises d’assurance mutuelles (GEMA) le 24 septembre. Logiquement, des hausses de tarifs sont à attendre pour 2010 dans les secteurs de l’assurance dommage « et pour la majorité des acteurs ».

    « Même s’il faudra attendre la fin du mois de septembre » pour avoir les chiffres définitifs sur lesquels s’appuyer pour calculer les évolutions de tarifs, le président de la Macif a précisé que les statistiques du mois d’août montraient des hausses de 7 et 14% entre fréquence et coûts.

    L’assurance auto a particulièrement été touchée sur les trois premiers trimestres de l’année 2009, notamment pour la garantie « bris de glace » qui a vu sa sinistralité bondir de 18%. Le secteur est également touché par la crise et les arbitrages budgétaires des Français.
    « On constate une baisse de la distribution sur les formules complètes – les tous-risques – pour des formules avec responsabilité civile et quelques garanties importantes. » Selon les chiffres du Gema, les contrats en tous-risques ont baissé « jusqu’à 4 à 5 points d’un exercice à l’autre ».

    Malgré tout, les mutuelles du Gema n’ont pas ressenti de « détériorations fortes sur les contrats ». « Nous sommes moins en croissance que les autres années parce que nous sommes tributaires des marchés automobiles et notamment le marché de l’occasion » a rappelé Gérard Andreck.

    Sur le secteur de l’habitation, le président du Gema a également répété que ce qui pénalisait le plus n’était pas les grosses catastrophes naturelles mais plutôt « la répétition de petits évènements ». « Dans les problèmes que l’on a cette année dans la sinistralité en habitation, il y a certes les tempêtes qui ont un effet très tangible, mais la répétition de ‘petits évènements’ qui se passent en permanence dégradent complètement tout notre secteur catastrophe naturelle et MRH ».
    A ce jour, c’est la garantie CGE (grêle, tempête…) qui a le plus joué.
    De fait, en assurance dommage, le ratio combiné (rapport entre les primes reçues et les sinistres payés) pourrait ainsi prendre « 7 points en moyenne ».

    La grippe A s’est également invitée au menu de cette conférence de presse de rentrée. Lors de prévisions communes avec les autres « familles » de l’assurance, (FNMF, FFSA, CTIP…), les prévisions sur 30 ou 50% ont permis de faire une évaluation des coûts de « 213 millions d’euros pour ceux qui sont en charge des complémentaires santé » a annoncé le président du Gema. Un coût qui pourrait encore être alourdi en fonction de « comment le gouvernement va financer les dépenses » tout en se montrant inquiet « de ce que [la ministre de la santé] va nous dire ». L’intérêt est évidemment de savoir si les organismes de complémentaires santé seraient concernés en tant que tel ou en tant que mécène. Dans ce dernier cas, Gérard Andreck a répondu que ce point serait « à voir ».

    Même si les acteurs de l’assurance, et donc les responsables du Gema, attendent encore le Projet de loi de financement de la Sécurité Sociale pour s’engager sur les évolutions de tarifs en santé, la tendance, selon Gérard Andreck, serait à une hausse de 3 à 6% pour l’année 2010. En matière de santé, les mutuelles adhérents du Gema sont en gain constant de part de marché à rappeler le président, de l’ordre de 20% par an.

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